Comme un peu partout en France le département de l’Aude a subi des abats d’eau exceptionnels cet hiver. Les crues de novembre avaient eu raison de la fraie des truites . Celles de janvier ont été historiques. En effet nous n’avions pas eu ce genre de niveaux depuis 1963 !!! On appelle ça une crue morphogène …tout un programme. Bien qu’il soit encore trop tôt pour faire un bilan sur les populations de salmonidés, nos balades au bord de l’eau, les témoignages et observations réalisées laissent penser que tout n’est pas noir. Il est possible lorsque l’eau est claire d’apercevoir des salmonidés (truites et ombres) prendre le soleil aux plus belles heures de la journée. Il est évident qu’il y a eu de la perte car le fleuve a bougé, l'eau a arraché des arbres, a déplacé galets et roches, a ouvert des berges, a modifié parfois profondément l’habitat mais on observe, dès que l’eau est claire, des poissons en activité.
Pour avoir pêché très bas le poisson blanc en seconde catégorie, il n’a pas été difficile de trouver de beaux et gros barbeaux et ce, jusqu’à Carcassonne. Ces mêmes barbeaux qui avaient quasi disparu lors des épisodes précédents avec des niveaux beaucoup plus bas…les poissons tirent visiblement les enseignements des crues successives. Les truites ont depuis longtemps une adaptation naturelle à ces phénomènes, espérons que l’ombre commun , introduit depuis seulement une vingtaine d’année apprenne vite…. L’habitat ,c’est le point fort de cette crue. Sous l’effet du courant violent, une bonne partie du sable qui colmatait le lit du fleuve s’est déposé sur les bordures ou est parti vers la mer Le lit de l’Aude est à nouveau propre, les berges sont à nouveau creuses, les graviers reforment des frayères, ce qui va permettre aux habitants de trouver un milieu plus saint. Très haut en amont le constat est le même, du côté de Gesse ou d’Escouloubre le profil a complètement changé. Certaines personnes qui ont connu les temps anciens, ont confié n’avoir pas vu le lit du fleuve aussi beau depuis des lustres , c’est dire !!! Gageons que cette saison laisse un repos à nos régions et que d’autres inondations ne viennent pas à nouveau jouer les troubles fêtes. Nous vivons une époque bizarre puisque en ces périodes de changement climatique et de sécheresses répétées, il pleut comme jamais !!!! Drôle de paradoxe…
