Cette saison 2018 apporte son lot de changements à la réglementation de la pêche et ce afin d'essayer d'enrayer la disparition des salmonidés de nos rivières de plaine. Comme l'a expliqué le président David Maillard lors de l'Assemblée Générale de l'AAPPMA Guiers-Tiers de Pont de Beauvoisin-La Bridoire (73), "Les tailles légales de captures et les quotas de prises ne correspondent plus aux réalités de ce que peuvent fournir nos rivières", ainsi sur le Guiers, la taille minimale de la truite est de 23 cm, or, il apparait qu'à cette taille, une truite sur les parcours en aval des gorges de Chailles ne s'est encore pas reproduite. Vous voyez l'erreur ?! Selon le président, il faudrait qu'un poisson puisse se reproduire 2 voire 3 fois avant de pouvoir être prélevé. Ceci pourrait donner une chance à l'espèce, qui en plus des pêcheurs, a beaucoup à se soucier d'autres problèmes, notamment de qualité d'eau, de températures de l'eau lors des étiages de plus en plus sévères, et des crues destructrices qui détruisent la fraie en hiver et au printemps.
Pour tenter de palier à ce problème, les administrations de la pêche ont pris de nombreuses initiatives. En effet, à partir de cette année, la taille réglementaire de l'ombre commun passe de 30 à 35 cm, par Arrêté préfectoral. Pour aller plus loin, l'AAPPMA Guiers-Tiers a voté lors de son Assemblée Générale une autre série de mesures, inscrites dans son Règlement Intérieur 2018 : la taille légale de la truite augmente de 23 cm à 30 cm sur le Guiers et à 27 cm sur les affluents, ainsi que la baisse des quotas de prises journalières, qui passe de 6 salmonidés, à 2 salmonidés (dont 1 ombre) par jour et par pêcheur. Le parcours No-Kill de Pont de Beauvoisin (où la remise à l'eau des salmonidés est obligatoire dans les meilleures conditions) se voit lui, rallongé d'une centaine de mètres. Il débute désormais 25m sous le barrage Cholat au lieu-dit "Les Abattoirs" dans le centre de Pont de Beauvoisin. L'AAPPMA demande également aux pêcheurs de ne pas marcher dans l'eau jusqu'à l'ouverture de l'ombre (mi-mai), afin d'éviter de détruire les oeufs des frayères de truites et d'ombres qui ont été déposés dans le gravier tout au long des cours d'eau durant l'hiver et le printemps.
Souhaitons que ces mesures soient respectées de tous et qu'elles permettent aux plus jeunes, d'ici quelques années, de pouvoir continuer de pêcher les salmonidés dans nos rivières et ruisseaux de l'avant pays savoyard.
Parallèlement à ces mesures, les bénévoles de l'AAPPMA continuent leurs travaux de nettoyage des berges et de réhabilitation du milieu, afin d'améliorer le confort et l'accès des pêcheurs.
(Crédit photo : Julien Pouille)
