Si vous n’avez pas encore trouvé d’idées « lecture » pour vos congés estivaux, alors voici un peu de matière à vous occuper !
Synthèse des connaissances sur le roi des migrateurs, Salmo salar
Tout d’abord, nous vous conseillons la lecture de la « Synthèse sur l’état des populations, des pressions et des modalités de gestion du Saumon Atlantique en France ». Ce document, produit sous la houlette du pôle OFB-INRAE-Institut Agro-UPPA pour la gestion des migrateurs amphihalins dans leur environnement (dit pôle MIAME), traite de multiples aspects relatifs à la biologie du saumon et aux activités associées (pêche, soutien des populations,…) avec une étude des données actuelles et dans la mesure du possible des données historiques.
Cette synthèse s’organise en trois grands ensembles qui ont pour sujets :
- Les lois et réglementations concernant le saumon, avec un focus sur la notion de limites de conservation ;
- La description des populations, avec notamment des cartes de répartitions historiques et actuelles ainsi que des suivis biologiques détaillés par étapes du cycle de vie ;
- Les pressions et modalités de gestion, avec un historique des captures ou encore des repeuplements réalisés à l’échelle nationale.
Pour les courageux (téméraires ?), voici le lien vers la synthèse complète de 349 pages ici
Et pour celles et ceux que les formats longs effraient, voici un condensé de la synthèse en 4 pages ici
A noter enfin qu’un travail similaire a été produit sur les aloses et les lamproies, synthèse disponible ici
Quant à celle dédiée à la truite de mer en France, elle est en cours de finalisation et devrait sortir dans les prochains mois.
Guide sur la pratique de la pêche scientifique à l’électricité en eaux continentales
Celui qui a osé approcher son AAPPMA voire sa Fédération Départementale de près a forcément entendu parler voire participé un jour à une pêche électrique. La pêche scientifique à l’électricité est une méthode largement utilisée pour les échantillonnages piscicoles en cours d’eau (suivis annuels des populations et des communautés de poissons, approche de types « indices poissons rivière [IPR] » ou indicateurs mono spécifiques saumon, anguille, truite). Cependant l’évolution des matériels, de leurs caractéristiques et des réglages possibles ainsi que la formation des personnels (dont les bénévoles d’AAPPMA que vous êtes peut-être !) utilisant cette technique nécessitent que soient décrits les principaux facteurs influençant la qualité de ces échantillonnages.
Ce nouveau guide vise à fournir les éléments de compréhension des phénomènes électriques et de la réaction des poissons soumis à un champ électrique. Il synthétise également un ensemble de conseils pour la mise en œuvre de la pêche à l’électricité : configuration des engins de pêche, moyens de prospection, bien-être animal et sécurité/réglementation. Cet ouvrage est destiné à toutes les personnes souhaitant connaître le fonctionnement de la pêche scientifique à l’électricité ou mettre en œuvre cette méthode de manière adéquate.
Certaines parties de ce guide sont assez pointues et techniques, notamment concernant l’utilisation du matériel de pêche électrique, mais globalement le document est très bien construit, joliment illustré et donc accessible à un large public. Les parties dédiées aux réactions physiologiques et comportementales des poissons vous intéresseront forcément !
Bref, ce guide vous permettra de devenir (presque) incollable sur cet outil incontournable de l’étude des poissons en douce. Et nul doute que nous devrions en expédier une palette entière au pôle Ecologiste de la Région Ile-de-France... si vous voyez de quoi je parle !
A découvrir ici
Les services écosystémiques rendus par les rivières
A quoi ça sert de s’évertuer à vouloir protéger les rivières ? C’est vrai après tout, d’abord c’est dégueulasse parce que les poissons baisent dedans, et en plus quand on en entend parler, c’est qu’elles nous causent des emmerdes (quand c’est pas les inondations, c’est qu’on n’a pas le droit de laver notre voiture parce que, soit disant, les rivières n’ont plus d’eau) !
Certes la caricature est un peu forcée, mais toujours est-il qu’il n’est pas un exercice simple de démontrer au quidam, par des faits et des chiffres, quels sont les bénéfices obtenus par des actions de conservation ou de restauration des rivières. Pourtant cet exercice est indispensable pour convaincre la société dans son ensemble, des enjeux de cette histoire. Et un des nouveaux chemins qui s’ouvrent à nous est l’identification et la description des services écosystémiques rendus par la rivière. En d’autres termes, qu’est-ce que cela apporte, sur les plans techniques et scientifiques, sociaux, environnementaux, territoriaux et économiques d’avoir des rivières en bonne santé ?
Pour s’aventurer dans ce chemin, des gestionnaires et des scientifiques se sont engagés dans un travail expérimental initié dans le cadre du Label « Site Rivière Sauvage ». Une méthodologie de travail a été mise en place et déployée sur 4 rivières : le Taravo en Corse, l’Esteron (06), le Léguer (22) et le Nant-Bénin (73). A l’issue de ce travail réalisé sur ces différents rivières, les gestionnaires locaux, l’Office français de la biodiversité (OFB), le CEREMA, European River Network et l’Association du réseau des rivières sauvages (ARRS) ont organisé un webinaire de restitution dont l’enregistrement intégral est désormais disponible ici
La visualisation de ces vidéos vous permettra d’aborder ce concept de services rendus par la Nature, d’appréhender la question sensible de la monétarisation de ces services puis, au travers des différents ateliers, vous aborderez la notion d’attachement d’une population locale à « sa » rivière ou découvrirez également les liens de dépendance entre activités récréatives (dont la pêche de loisirs évidemment) et milieux naturels.
Vous voilà désormais avec un beau programme pour l’été, et comme on ne peut plus aller à la pêche car nos rivières sont à l’agonie, autant se cultiver ! Et n'oubliez pas, il nous reste moins de 989 jours...
Bon été !
