La vallée de l’Ubaye dans les Alpes de Haute Provence, située entre le Mercantour et les Ecrins, présente une formidable diversité en matière de coins de pêche des Salmonidés. Tous les types de milieux y sont représentés, du torrent de montagne à la grande rivière de piémont en passant par les lacs d'altitude. Le caractère préservé de son environnement, la douceur du climat, et sa population de truites méditerranéennes, en font une destination de tout premier choix en France ! Voici une liste non exhaustive des coins de pêche incontournables de la vallée :
L’Ubaye :
Des sources au Pont du Châtelet :
Le terminus de la D25 qui longe l’Ubaye dans sa partie amont se situe au niveau de Maljasset. On laisse son véhicule au niveau d’un petit parking, à l’entrée du village (à 1890 m) ; la suite de la remontée se fait à pied, par le GR qui mène au lac du Longet à 2641m. Vers 2000 mètres, vous atteignez un plateau herbeux et humide encerclé de hauts sommets : la Plan de Parouat. L’Ubaye présente à ce niveau une configuration tout à fait originale : elle serpente sur un plateau marécageux, vestige d’un ancien lac comblé, et se divise en plusieurs bras secondaires qui serpentent aux travers de buissons et arbustes. A cet endroit, l’AAPPMA de Barcelonnette a eu la bonne idée d’introduire de l'omble de fontaine (Salvelinus fontinalis), espèce parfaitement adaptée à ces hautes altitudes. Il est très ludique de tenter ces poissons à la mouche à vue, tout en usant de précision et de parcimonie dans le geste à cause de la végétation rivulaire. Ces poissons sont assez agressifs et peu discriminants, la difficulté se situe vraiment dans l’approche. Préférez des mouches d'ensemble qui flottent bien comme des sedges tout chevreuil et des pointes pas trop fine (14/100) de façon à éviter une usure prématurée dans ce milieu encombré.
L’Ubaye, du Pont du Châtelet à la confluence avec l’Ubayette :
A la sortie du plateau vers 1900 mètres d’altitude, la rivière s’engouffre dans une portion plus tumultueuse jusqu’à la confluence avec l’Ubayette où elle adopte un profil type des rivières de montagne caillouteuses alpines. D’une largeur de 4 à 5 mètres en début de vallée, elle atteint une dizaine de mètres en aval de Saint Paul sur Ubaye, pittoresque village montagnard. Elle présente des coups multiples et variées. L’abondance de caches et la pente de ce tronçon le rendent intéressant même à l’étiage en plein coeur de l'été.
Plusieurs portions de gorges sont aussi présentes : bien pourvues en grosses caches, elles renferment de beaux spécimens. C’est notamment le cas à l’amont de Grande Serenne et au niveau du Pas de la Ressolle, juste en aval de Saint Paul. C’est à ce niveau que débute les descentes en Kayak, activité nautique très pratiquée en été avec laquelle il faudra composer. Les horaires réglementaires sont 10-18h. Sur ces secteurs pentus et cascadeurs, la profondeur et le bouillon importants nécessitent une pêche au toc ou en nymphe lourde. Le déficit relatif en juvéniles observé lors des pêches électriques a conduit l’AAPPMA à soutenir la population en place en introduisant des truitelles farios. Ainsi, vous pourrez y capturer des truites atlantiques dont la morphologie atteste d’une croissance assez rapide, comparativement aux poissons plus rustiques quand même présents. A noter la présence d’un débit réservé quelques kilomètres en aval de Maljasset, bien utile en période d'eaux fortes.
De la confluence avec l’Ubayette à Barcelonnette :
La rivière prend ses aises sur ce secteur, où sa largeur augmente, à mesure que le profil devient moins torrentueux. Les quelques kilomètres entre la Condamine et Jausiers sont particulièrement intéressants : en effet, l’Ubaye atteint à ce niveau une quinzaine de mètres de large (bien que cette largeur soit très variable selon le niveau), et présente un profil type de rivière moyenne, avec une granulométrie inférieure à l'amont, des coups plus vastes et moins marqués qui nécessitent une lecture d’eau subtile. Il faudra prendre le soin d’éviter les quelques portions linéaires dépourvues de caches, où la configuration est trop uniforme et le substrat constitué uniquement de galets ; la localisation des poissons y est hasardeuse et leur nombre moins important. Cherchez donc les ruptures de pente et les secteurs tortueux. De jolis coups sont très agréables à prospecter au toc façon pyrénéenne (en dérive naturelle), en nymphe ou aux leurres, qui sont les techniques reines sur cette portion. Les options stratégiques sont ici nombreuses, et l’activité des truites dictera la pêche du moment. En été, il arrive fréquemment que les bordures maigres soient occupées durant les phases d’activité. Le principal inconvénient de ce secteur est la facilité d’accès, bien que la largeur autorise la cohabitation. Baigneurs et promeneurs sont fréquents en été sur les nombreuses plages de galets.
A ce niveau, l’AAPPMA a fait le choix d’arrêter les déversements en truites farios portion en les remplaçant par des arcs-en-ciel, plus bagarreuses, et qui ne gênent en rien la pêche des méditerranéennes sauvages bien présentes. Ces arcs se concentrent dans les coups marqués et profonds.
L'Ubaye en aval de Barcelonnette :
En aval de barcelonnette, la rivière alterne grands pools et secteurs à blocs bouillonnants. L’Ubaye ayant reçu les eaux de nombreux affluents, elle présente un fort débit et une eau teintée durant la majeure partie de la saison ; elle n’atteint un niveau propice qu’à partir du mois de juillet, voire plus tard suivant l’abondance du manteau neigeux. Bien que le calibre de la rivière soit important et les caches nombreuses, la taille moyenne des poissons est curieusement assez modeste. Les gestionnaires locaux corrèlent ce constat à la raréfaction des insectes aquatiques ces dernières années. Toutefois, la densité de truite compense leur relatif déficit de taille et vous y assurera des bons moments, d’autant que le profil varié autorise tous les modes de pêches.
A noter que le secteur situé à l’amont immédiat du lac de Serre Ponçon est très intéressant : en effet, on y accède par le pont de D954 puis l’on progresse dans des longues gorges très sauvages et totalement inaccessibles en amont. Pour pouvoir s’y aventurer sans danger, il faut attendre la fin de saison. Sur ces secteurs aval, la qualité des poissons restent bonne, et ils répondent très bien aux leurres. Les techniques évoquées pour la section Jausiers/Condamine restent tout à fait d'actualité.
En plus de la rivière principale de la vallée, de nombreux affluents de qualité permettent de varier les plaisirs :
L’Ubayette :
L’Ubayette est le premier affluent conséquent sur le cours supérieur de l’Ubaye qu’elle rejoint 6 kilomètres à l’aval de Saint Paul. Sa particularité est de présenter un gradient de configuration peu conventionnel avec une section amont plutôt plate et une partie aval pentue et encaissée :
Ainsi, la partie amont à l’amont du village de Larche présente un profil assez assagi, où l’eau s’écoule paisiblement dans les près. Ce secteur devient rapidement maigre à la belle saison et convient mieux au printemps. La partie la plus intéressante se situe probablement entre Larche et l’amont de la réserve de Meyronnes. A ce niveau, la rivière fait entre 5 et 8m de large et présente des coups variés et nombreux (radiers, plages, embâcles, sections à blocs). Toutes les techniques sont ici praticables, avec une prédilection pour le toc (prévoir de petits appâts) et la sèche/nymphe pour la mouche (des porteurs type tabanas sur H14 ou 16 conviennent très bien). La zone la plus aval présente un accès plus délicat. Près de son embouchure, juste avant de passer sur le pont qui traverse son cours (lorsqu'on monte vers Meyronnes par la D900), prendre la piste sur la droite qui nécessite un véhicule assez sur-élevé. Elle passe sur un passage à gué et remonte l'Ubayette sur environ 1km avant de devenir impraticable. La rivière est très torrentueuse et les caches nombreuses à ce niveau. Toc et mouche sont les techniques reines.
Notre conseil : Malgré des points d’accès peu nombreux, cette rivière est assez fréquentée, profitez donc des créneaux horaires aux extrémités de la journée.
Parcours No-Kill toutes techniques hameçon sans ardillon : Commune de Larche, Plateau du Lauzanier dans le Parc National du Mercantour du pont rouge, entrée du parc à l'aval aux cascades du Prayer à l'amont.
Le Bachelard :
Descendant tout droit des premiers contreforts du Mercantour, le Bachelard est longé par la route menant au col de la Cayolle, très fréquentée par les cyclistes durant l’été. Toutefois, l’accès demeure difficile sur la majeure partie de son cours : si la D902 flirte avec la rivière sur quelques kilomètres en amont d’Uvernet, le Bachelard s’encaisse rapidement dans des gorges et les accès deviennent ensuite rares jusqu’au refuge de Bayasse.
Sur la partie aval longée par la route, la rivière mesure 8m environ et le débit est assez important. Certains coups sont profonds. Préférez le début de saison ou mieux, les mois de juillet/août, même si ces lieux sont pris d'assaut par l'affluence touristique en plein été. Pour fuir la présence humaine, les gorges à l'amont sont parfaites !
Le Bachelard est l’archétype du torrent de montagne préservé des agressions humaines et bénéficiant d’un excellent recrutement en juvéniles. La pyramide des âges est parfaitement respectée et le nombre poissons impressionnant. Malgré une altitude moyenne importante, la taille des truites est correcte, et les sujets de plus de 30 cm ne sont pas si rares, même au dessus de Fours-Saint-Laurent, à plus de 1600 mètres d’altitude.
Notre conseil : ce torrent qui conserve des températures basses même en période de fortes chaleurs, permet de pêcher toute la journée en été, avec une prédilection pour la mouche sèche façon eaux rapides lorsque les truites se postent devant les pierres au soleil. Pour le pêcheur/vacancier qui doit composer avec les obligations familiales, il possède là un excellent parcours s’il a quartier libre en milieu de journée !
Parcours No-Kill toutes techniques hameçon sans ardillon : communes de Barcelonnette et Uvernet-Fours, de la confluence avec l'Ubaye à l'aval au pont du CD 908 route de Praloup.
En raison de l'altitude importante des sources, l'ensemble des cours d'eau de la vallée possède un régime nival. La fonte des neiges débute généralement courant avril et se termine fin juin/début juillet (vous devrez composer avec les aléas météo de plus en plus fréquents ces dernières années). Le climat est sec, de type méditerranéen. Les précipitations estivales se font essentiellement lors des orages. Comme dans toutes les régions de montagne, préférez les sections amont en période de fin de fonte avant de descendre progressivement vers l'aval à mesure que l'été avance. Lors des orages estivaux, selon la localisation du foyer, toutes les rivières ne se teintent pas simultanément avec la même intensité et il faudra faire la tournée des cours d'eau à la recherche de l'eau claire !
En plus de ceux cités précédemment, le torrent d’Abriès, la Baragne, le Parpaillon offrent également de bonnes possibilités, n’hésitez pas à leur rendre visite !
Les lacs de montagne :
La vallée de l’Ubaye possède également une vingtaine de lacs de montagne régulièrement alevinés. Ils présentent l’intérêt majeur d’être situés à des altitudes très différentes, ce qui permet au pêcheur/randonneur de trouver un parcours favorable quel que soit le moment de la saison (voir notre article sur le choix du parcours ici). Ainsi, les lacs situés autour du Lauzet aux alentours de 2000 mètres sont à privilégier à l’ouverture. La présence de cyprinidés ainsi que la densité de la végétation aquatique dans ces plans d’eau attestent de leur tendance à chauffer lorsque la saison avance. De façon générale, l’écosystème montagnard des Alpes de Haute Provence bénéficie de l’influence climatique méditerranéenne : ainsi, à altitude égale, les lacs sont plus riches que sous d’autres latitudes. Le pêcheur pyrénéen par exemple, s’étonnera d’y rencontrer des vairons à 2600m et des truites bien développées à la même altitude. A partir de juillet, les plans d’eau du haut de la vallée sont à privilégier. Tous les poissons y sont représentés : entre les ombles chevaliers des Rouyres, les truites méditerranéennes du Lauzanier (intéressant parcours patrimonial situé aux sources de l’Ubayette) et les cristivomers du Lac Vert des Houerts, vous n’aurez que l’embarras du choix ! La perle de la vallée reste le splendide lac des 9 Couleurs qui contient de très beaux cristivomers, à une altitude record de 2841 mètres !
A une heure où fleurissent des règlementations de plus en plus astreignantes qui éloignent inéluctablement le pêcheur populaire du bord de l’eau, l’AAPPMA de Barcelonnette a opté pour une taille légale de capture raisonnable harmonisée à 20cm et écologiquement adaptée au milieu. Les priorités des gestionnaires locaux restent la restauration et l'entretien des lieux de reproduction (adoux comme on les appelle ici), et une vraie collaboration a été engagée avec la Fédération de Pêche du 04 pour suivre l’efficacité de ces travaux.
Permis de pêche :
Le département des Alpes de Haute Provence fait partie du club halieutique.
Pour ceux qui souhaitent prendre une carte pour l'occasion, voici les points de vente du permis sur place : ici
Contact AAPPMA :
Christian Calvignac
LA TRUITE DE L’UBAYE
Christian Calvignac
47 avenue des 3 frères Arnaud
04400 Barcelonnette
Tél : 0492812582 / 0681982110
Email : contact@truitedelubaye.fr