
Quand la gestion de la pêche sportive peut protéger le modèle économique des communautés locales et leur environnement...
Le Rio Pasimoni est un affluent du canal Casiquiare, un canal naturel vénézuélien qui relie le Rio Negro et l’Orénoque. Ce sont 2 fleuves majeurs de l’Amazonie qui coulent pourtant dans des directions opposées : vers le nord pour l’Orénoque qui fait en partie frontière entre la Colombie et le Venezuela, et vers le sud pour le Rio Negro qui devient l’Amazone à Manaus quand il rejoint les eaux du Rio Solimões.
J’ai pour la première fois entendu parler de cette région et de cette particularité géographique par mon ami Julien qui lisait « Voyages dans l’Amérique Équinoxiale » de l’explorateur allemand Alexander Von Humbold. Nous partagions alors une cabine sur un bateau qui remontait le rio Negro lors d’un séjour de pêche du peacock au Brésil. En cherchant puis en trouvant cette zone sur les cartes que je consultais sur mon téléphone, je réalisais que quelques semaines auparavant, un autre Julien (de ONI Fishing Expédition) m’avait parlé d’une rivière coulant au cœur de cette zone, accessible pour la pêche depuis peu et réputée pour ses énormes Peacocks... le Rio Pasimoni. Quand le hasard s’en mêle…
De retour à Manaus, alors que notre séjour vraiment réussi s’achevait, nous avons ressenti malgré tout une sensation étrange : était-ce un léger sentiment d’inachevé de ne pas avoir pris de très gros poissons?
Avec Jef, mon désormais fidèle compagnon de route, nous avons décidé, avant notre retour en France, que nous serions sur les berges du Pasimoni en Janvier 2025 pour essayer d’attraper un géant !
Le rio Pasimoni coule au Venezuela mais c’est via la Colombie et Bogota que s’organise le voyage. Si comme nous, vous arrivez un jour à l’avance pour récupérer du décalage horaire et prendre un peu de sécurité avec les aléas des transports aériens, vous pourrez découvrir la capitale colombienne.

Située à 2640m d’altitude, cette mégapole, appuyée contre une chaine montagneuse couverte de forêt, ne manque pas de charmes. Il faut profiter de la fraîcheur due à l’altitude pour se balader. La Plaza de Bolivar, le site de Monserrate (accessible en téléphérique) ou le quartier de la Candelaria avec ses nombreuses peintures murales font partie des lieux incontournables. Il y règne une certaine tranquillité due à la présence de policiers dans chaque rue pour assurer la sécurité des zones touristiques. Mais certains quartiers au sud de cette zone sont à éviter. Des membres de notre groupe de pêcheurs s’y sont fait dérober un portable et ont assisté à des vols à l’arraché. Il est à noter que les taxis verrouillent systématiquement les portes quand ils traversent ce secteur.

Le lendemain, c’est en vol privé que nous quittons Bogota pour aller nous poser sur une piste en terre dans la pointe sud-est de la Colombie. Nous atterrissons sur les berges du Rio Negro qui marque ici la frontière entre la Colombie et le Venezuela.

Peu après notre descente d’avion, nous sommes récupérés par des tricycles à moteur pour nous conduire sur les berges du rio Negro. 2 bateaux rapides en aluminium nous y attendent. Un pour le groupe de 10 pêcheurs que nous formons et l’autre pour nos sacs, les victuailles et les boissons de notre séjour.


Nous allons nous enfoncer profondément dans la forêt vénézuélienne et il ne nous faut pas moins de 3 heures de navigation rapide, sur 3 rivières différentes pour rejoindre le camp.
Une heure avant notre arrivée à destination, à la confluence du Rio Pasimoni et du Rio Casiquiare, nous faisons un court arrêt à El Peligfo. Ce minuscule village est un des centres principaux de vie de la communauté Niñal.

Un camp loin de tout signe de civilisation
Lors de la dernière heure de navigation, avant notre arrivée au camp, nous ne voyons aucun signe de présence humaine. Il en sera de même tout au long de la semaine, même lorsque nous remonterons pendant 3 heures la rivière pour changer de secteur de prospection. Nous avons un peu la sensation d’être « au bout du monde » et nous nous sentons extrêmement privilégiés de pouvoir bénéficier d’une structure confortable si loin de tout.

Le camp se compose de 2 bâtiments en bois sur pilotis, face à la rivière. Le premier, tout en longueur, abrite 6 chambres doubles. Les lits sont équipés de moustiquaires. Chaque chambre dispose d’une salle d’eau, d’un ventilateur et de l’éclairage grâce à un générateur.
Le deuxième bâtiment, abrite la cuisine et la salle où nous prenons nos repas du matin et du soir.


Après avoir rapidement pris nos quartiers, les 10 pêcheurs du groupe s’affairent tous à préparer leur matériel. Il nous tarde de faire les premiers lancers et certains trop impatients, tentent leur chance de la plage devant le camp. Nous sommes avec Jef les deux seuls pêcheurs à la mouche et attendons le lendemain pour commencer à lancer depuis les bateaux.
Le premier diner arrive vite et c’est l’occasion d’un briefing avec le chef de camp. La communication n’est pas évidente car il ne parle pas anglais et personne n’est très à l’aise en espagnol parmi les pêcheurs. Par contre nous comprenons clairement que les conditions ne sont pas bonnes. Suite à des pluies exceptionnelles pour la saison sur les hauteurs du Venezuela, l’eau est fortement montée et s’est refroidie. Rien de bon pour la pêche du Peacock Bass, il faut espérer que les niveaux baissent vite.

Une pêche difficile en raison des niveaux d’eau
Après une première nuit et un solide petit déjeuner, nous embarquons au petit matin sur les barques aménagées. Ce sont des embarcations bien motorisées, assez longues, stables, avec 2 plateformes (une à l’avant, l’autre au centre).
La configuration est parfaite pour des moucheurs. Par contre, il n’y a pas de moteur électrique, les approches et dérives se font à la pagaie.

Pour cette première journée, les 4 équipes de pêcheurs aux leurres remontent la rivière vers l’amont alors que nous descendons vers l’aval.
Les paysages sont sublimes et peu après notre départ du camp, nous rentrons dans une grande lagune qui semble bien prometteuse. Lors de mes précédents séjours amazoniens, ce sont ces secteurs qui m’ont apporté la majorité des poissons. C’est donc avec beaucoup d’excitation que nous faisons nos premiers lancers vers les berges. Après une heure de prospection systématique des bordures et alors que nous avons fait une grande partie du tour de la lagune, nous n’avons enregistré aucune touche ni détecté aucune présence de poissons. Nous enchainons ensuite d’autres secteurs similaires sans plus de succès.


C’est finalement Jef qui prend, après quelques heures, le premier poisson du séjour. Ce n’est pas le monstre que nous sommes venus chercher mais que cette première prise fait du bien quand la pêche est si difficile !

Quelques prises vont suivre, jamais bien grosses mais nous avons nos premiers indices. Il faut lancer le plus près possible de la berge, quand elle existe. Avec les niveaux élevés, l’eau s’enfonce parfois loin dans la forêt. Dans ces conditions, il faut utiliser des streamers équipés de systèmes anti-accro. Nous constatons également que les touches se produisent systématiquement à l’entrée des lagunes. Passés quelques dizaines de mètres à l’intérieur de ces plans d’eau calmes, il n’y a plus aucune activité.

Nous prenons ainsi toujours sur le même type de postes, moins d’une dizaine de poissons et réalisons notre premier doublé. C’est une première journée difficile, loin de nos espérances, mais comme d’habitude avec Jef on ne lâche rien. Même avec peu d’activité, le plaisir est immense d’évoluer dans un tel environnement.

C’est à la nuit tombante que nous rejoignons le camp et que nous sommes impatients de connaitre les résultats de nos compagnons leurristes.
Nous apprenons avec surprise que seul Julien a pris un très gros poisson (+ de 80cm) sur un de ses tous premiers lancers et c’est sa seule prise du jour. Nombreux sont ceux à n’avoir rien pris et il s’avère que nos petits streamers, lancés dans les branches avec des montages anti-herbes, auront été de loin les plus efficaces. Il faut dire que les pêcheurs au lancer utilisent majoritairement de gros leurres de surface à hélices. Ils imitent une chasse et doivent faire bouger les gros Peacocks qui viennent croquer leurs congénères plus modestes.
Il semble qu’avec l’eau très haute, les chasses se passent dans les forêts immergées et les poissons n’en sortent pas.
Il tarde donc à tout le monde que l’eau baisse.

Si la pêche est difficile, le moral est au beau fixe d’autant plus que l’on constate que le niveau d’eau a baissé d’un petit mètre depuis le matin.
Un autre point positif est que la nourriture est excellente. Nos deux cuisiniers d’origine bolivienne font des miracles dans leur petite cuisine au milieu de nulle part. Mises en bouches amenés sur la terrasse devant les chambres au retour de la pêche, service à l’assiette avec entrée, plat et dessert, c’est un vrai régal!

Les pêcheurs sont plein d’espoir, si l’eau continue de baisser pendant la nuit, les niveaux devraient commencer à être plus favorables…mais l’orage gronde!


Le lendemain, lors du petit déjeuner, nous constatons que la rivière est maintenant plus haute que le jour de notre arrivée. Il a plu toute la nuit, ce qui n’est pas normal pour cette saison, mais quelle est la normalité d’aujourd’hui avec les changements climatiques?

Pour cette nouvelle journée, nous remontons vers l’amont et concentrons notre prospection sur les entrées de lagunes. Les conditions ne sont pas plus favorables que la veille, au contraire avec l’eau encore plus haute, mais notre expérience de la journée précédente nous permet d’enregistrer plus de touches.

Nous réalisons que notre guide n’a pas beaucoup de connaissances sur la pêche et n’a jamais vu un pêcheur à la mouche. Nous devenons donc assez directifs, lui suggérant des zones de prospections et lui demandant régulièrement des ajustements de positionnements du bateau. Nous constatons que sur les secteurs favorables, une mouche posée à 50cm de la berge ne déclenche aucune attaque alors qu’un posé sur la terre ferme ou dans les branches, suivi d’une légère tirée pour amener le streamer sur l’eau peut provoquer une touche sur les tous premiers centimètres de récupération.
Il faut donc prospecter avec beaucoup d’application et de précision. La pêche devient ainsi très ludique d’autant plus que nous commençons à pendre des poissons avec des mouches flottantes.
Avec cette stratégie, nous allons prendre une petite vingtaine de poissons le deuxième jour et environ 35 le lendemain. Les doublés sont réguliers, car lorsque l’un de nous a un Peacock au bout de la ligne, il arrive souvent de voir plusieurs congénères qui le suivent, offrant ainsi l’opportunité au deuxième pêcheur de tenter sa chance loin des obstacles.

La taille des prises est relativement modeste mais nous avons notre première opportunité avec un très gros poisson. Je viens de lancer contre la berge entre 2 arbres immergés avec un Game-changer couleur Marlboro, et dès le premier strip, je sens une forte tirée. Je réalise immédiatement après le ferrage que c’est un gros poisson et tente de le brider, mais juste avec la courbure de la canne, il arrive à rentrer dans l’arbre voisin et ma ligne casse immédiatement. Le combat n’a pas duré 5 secondes et mon fluoro 50lb n’a pas résisté à la violence de ce rush. Les quelques centimètres de nylon restant sont incrustés dans la boucle de la soie jusqu’à l’âme en dacron.
Le jour suivant, alors que nous pêchons une des rares plages de sable visibles avec les niveaux élèves, c’est au tour de Jef de prendre son shoot d’adrénaline.
Dès son premier lancer sur le secteur, il prend une touche bien nette. Son ferrage est suivi de trois à-coups hyper violents dans la canne et c’est sa soie qui se casse. Cette fois-ci, il n’y avait pas d’obstacle et le combat n’a pas duré 2 secondes. Il me regarde l’air hagard et sors alors de sa bouche la réplique qui va nous marquer : « Eric, je suis choqué ! ».
Nous sommes pour le moins perplexes car on commence à se demander s’il est possible avec nos cannes à mouches de capturer ces supers combattants.

UN BILAN DE MI-SEJOUR BIEN TERNE
Après notre troisième journée sur l’eau, nous faisons le point lors du dîner avec nos collègues pêcheurs aux leurres. Si nous n’avons pas encore réussi à prendre un gros poisson avec nos streamers, le nombre de captures est satisfaisant pour les moucheurs. De leur côté, les leurristes déclenchent très peu d’activité et les capots sont nombreux... très très loin des attentes suscitées par cette destination qui nous faisait tous rêver et espérer des prises records...
Dans ces cas-là, tout le monde y va de son hypothèse pour expliquer notre insuccès. De toute évidence, le niveau exceptionnel d’eau en est la raison principale. Les horaires sur l’eau sont évoqués car si nous pêchons jusqu’à la nuit, il fait jour très tôt et certains parmi nous pensent que peut-être les premières heures de la journée seraient plus productives. Enfin, certains s’interrogent sur la compétence des guides. Or, ce ne sont pas des guides de pêche. Ils sont d’ailleurs désignés comme motoristes et les membres de la communauté Niñal viennent à tour de rôle piloter les embarcations pour qu’un maximum d’entre eux profite de la manne économique du camp de pêche. Ils connaissent tous les méandres et lagunes de la rivière mais ne connaissent pas nos techniques de pêche et ne peuvent acquérir d’expérience du fait du système de rotation. Avec Jef, nous acceptons cette contrainte car le principe du partage pour la communauté nous plait, même si lors d’autres séjours de pêche au Peacock nous avons pu constater à quel point de vrais guides peuvent faire la différence.

TOUT CHANGE AVEC LA BAISSE DU NIVEAU D’EAU
Pour la quatrième journée sur l’eau, il est proposé à la moitié des équipes de partir bien avant le lever du jour pour naviguer 3 heures vers l’amont de la rivière et découvrir d’autres secteurs. Les autres pourront le faire le lendemain si elles le désirent. Nous faisons partie avec Jef des premiers à tenter l’expérience et sommes impressionnés par la dextérité de notre guide dans sa navigation à la lueur de la lune, alors que les obstacles sont nombreux. Le petit-déjeuner est pris en route et le lever du jour nous permet de constater que le niveau d’eau a significativement baissé pendant la nuit. Le fait d’être remontés très en amont nous permet probablement de bénéficier plus précocement de ce changement de niveau. C’est ainsi une nouvelle rivière que nous découvrons. L’eau ne rentre plus qu’en de rares lieux dans les forêts, de nombreuses plages de sable sont découvertes et des postes comme des rochers sont maintenant hors de l’eau, parfois au milieu de la rivière.

Notre stratégie s’en trouve modifiée. Il ne s’agit plus de prospecter uniquement au raz de la berge ou d’essayer de rentrer dans la végétation. Toutes les plages de sable, les rochers, les arbres immergés que l’on distingue et les berges plus verticales indiquant un niveau d’eau important sont des opportunités nouvelles de toucher des poissons de belles tailles. Le ralentissement du courant nous permet d’attaquer des secteurs impossibles auparavant avec une soie.

La pêche se fait maintenant essentiellement en surface, ce qui n’est pas pour nous déplaire. C’est à chaque fois une petite montée d’adrénaline de voir nos streamers bruyants disparaitre dans une explosion d’eau. La taille des prises augmente significativement.
De retour au camp, nous apprenons que c’est l’embellie pour tous les pêcheurs. Les poissons n’étant plus dans les forêts immergées, nos compagnons de séjour arrivent à faire bouger des gros poissons avec les leurres à hélices traditionnellement utilisés pour la pêche du Peacock en Amazonie.
Les captures de poissons de plus de 80cm ne sont plus rares.

Nous allons avoir des conditions de pêche assez stables pour les 3 derniers jours. L’eau reste à un niveau élevé mais continue de baisser doucement. A la mouche, nous attrapons régulièrement des poissons de plus de 60cm et exceptionnellement des sujets de plus de 70cm. Mais le 80+ que nous sommes venu essayer de capturer n’est toujours pas dans notre épuisette. Nous avons cependant encore 2 opportunités qui se terminent par un décrochage et une autre casse nette quasi immédiate.

Les pêcheurs aux leurres perdent aussi pas mal de très gros poissons. La violence des combats met le matériel à rude épreuve et les casses et hameçons ouverts sont nombreux.
Par contre, avec les nouvelles conditions, leurs gros leurres qui envoient des signaux forts leur permettent de solliciter plus de gros sujets.
Quasiment tous nos compagnons avec des leurres finiront par prendre des poissons de plus de 80cm. Avec Jef, nous nous posons de nombreuses questions et nous demandons si cela est possible avec une canne à mouche.
Pour le nombre de prises, il est évident que la pêche à la mouche est à son avantage. Je l’ai souvent constaté lors de mes précédents séjours. Pour capturer un géant, il nous faut peut-être adapter le matériel et changer de stratégie ?
Faut-il utiliser des streamers avec un signal plus fort ? Ne pêcher qu’avec des cannes de puissance #10 ou plus ? Utiliser une pointe d’une résistance d’au moins 70lb ?


Nous quittons le camp avec de nombreuses questions sans réponse qui vont probablement nous donner envie de revenir faire quelques tests. Nos collègues pêcheurs aux leurres, un temps frustrés par les conditions et les résultats, sont maintenant assez euphoriques et tous prêts à renouveler l’expérience d’un séjour dans ce camp si loin de tout.
Nous avons tous pu nous rendre compte du potentiel exceptionnel de cette région pour les poissons trophées.
Arrivés après la longue navigation retour à la piste en terre où nous devons prendre notre vol retour vers Bogota, nous croisons le groupe de pêcheurs qui va nous succéder. Nous pensons tous qu’ils ont bien de la chance d’arriver au moment où les niveaux d’eau approchent la normale et qu’ils vont probablement vivre une semaine exceptionnelle….

Un Séjour au cœur de la communauté Nińal
C’est grâce aux accords passés avec la communauté Nińal que la pêche est aujourd’hui possible. Elle a été interdite pendant une dizaine d’année. Aucune autorisation de tourisme n’était accordée dans la région car la zone était considérée très dangereuse.
La pêche est maintenant possible de septembre à mars dans un camp unique dans la région pouvant accueillir au maximum 10 personnes. L’organisation sociale des communautés amazoniennes varie selon les groupes ethniques mais plusieurs principes communs peuvent être observés :
- Structure communautaire : les communautés sont souvent organisées en clans ou en familles élargies, avec une forte cohésion sociale et un système de gouvernance basé sur le consensus.
- Leadership traditionnel : les chefs ou leaders, souvent appelés caciques, jouent un rôle central dans la prise de décisions, la médiation des conflits et la préservation des traditions culturelles.
- Économie de subsistance : beaucoup de ces communautés dépendent de l’agriculture, de la pêche, de la chasse et de la cueillette pour leur subsistance, pratiquant des méthodes respectueuse de l’environnement.
- Savoir ancestraux : la transmission orale des connaissances, des mythes, des légendes et des pratiques médicinales est essentielle pour la préservation de l’identité culturelle.
La pêche en Amazonie, lorsqu’elle est pratiquée de manière responsable et en collaboration avec les communautés indigènes locales, peut avoir plusieurs impacts positifs, notamment en matière de :
Développement économique local
la pêche de loisir offre aux communautés une source de revenue stable et durable qui peut éviter la tentation de l’exploitation minière illégale ou de la déforestation. Les camp de pêche fournissent aux membres de la communauté des emplois de guides de pêche, conducteurs de bateau, cuisiniers ou artisans. Cela créé des opportunités locales inexistantes par ailleurs. En mettant en place des initiatives communautaires, les bénéfices du tourisme restent dans la région et profitent directement aux familles locales.
Préservation de la culture indigène
Les peuples indigènes possèdent des connaissances approfondies des rivières, des espèces de poissons et de certaines techniques de pêche. Cela renforce leur rôle dans les projets d’écotourisme. En travaillant comme guide, les anciens transmettent leur savoir aux plus jeunes, assurant ainsi la pérennité des traditions locales. Lorsque la pêche de loisir est encadrée par les communautés elles-mêmes, elle respecte mieux leur culture et leurs besoins.
Conservation de la biodiversité
Si la pêche commerciale peut être destructrice, la pêche de loisir est souvent pratiquée en mode « catch and release », ce qui limite l’impact sur les populations de poissons. D'ailleurs, les communautés indigènes peuvent fixer leurs propres règles (zones protégées, quotas de prélèvements, interdiction saisonnières…) contribuant ainsi à la préservation des écosystèmes.
En obtenant des revenus par le tourisme, les communautés ont moins d’incitations à vendre leurs terres à des industries destructrices comme l’exploitation minière ou forestière, ce qui tend à protéger les habitats naturels.
Chaque pêcheur pour venir sur le Rio Pasimoni doit acquitter, en plus du prix du séjour, une taxe communautaire. Cette taxe, en complément des emplois fournis par le camp, vient soutenir l’économie de la communauté. Elle finance actuellement le remplacement des groupes électrogènes par des panneaux solaires. Elle aide les jeunes à accéder aux études. Une partie est reversée aux femmes et aux anciens qui ne peuvent bénéficier des emplois du camp. Enfin, la partie appelée « taxe de pêche » aide les 35 maisons situées au bord de l’eau à arrêter la pêche commerciale pour protéger la biodiversité aquatique.
On peut considérer que lorsqu’elle est bien encadrée, la pêche récréative en Amazonie représente une opportunité précieuse pour les communautés locales. Elle participe à la conservation de la biodiversité, à la valorisation culturelle et au développement économique des peuples indigènes. On s'aperçoit ainsi qu'il est possible d’obtenir un modèle qui préserve l’Amazonie tout en offrant des expériences authentiques aux passionnés de pêche.

Contacts
Pour l’organisation du séjour :
ONI Fishing Expedition : https://expedition.onifishing.ch
Pour les streamers :
Oliver Flies : 07 78 25 24 99
Insta: oliver_flies_