Dominique Marchais, ou le 7ème art au service de la Nature et des Hommes

Gave Oloron

Son dernier film documentaire La Rivière avait aiguisé notre curiosité à sa sortie fin novembre (il est d'ailleurs toujours en salle, vous pouvez consulter les prochaines dates ici). Un petit coup de fil à la société de production Meteore Films puis à l'agence Makna Presse, et le rendez-vous a été pris avec Dominique Marchais, afin d'en savoir plus sur lui, son oeuvre, sa vision. Rencontre avec ce cinéaste engagé qui a récemment fait irruption dans le monde de la pêche.

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Bonjour Dominique, commençons par ce qui nous réunit aujourd’hui : tu viens d’atterrir sur un magazine de pêche suite à la sortie de ton film La Rivière. Il met en scène des personnages qui ont presque tous, de près ou de loin, un lien avec la pêche à la ligne… est-ce que tes atomes crochus avec ce monde remontent à ton enfance et peux-tu nous présenter ton parcours ?

« J’ai grandi en Eure et Loir, avec des champs de céréales à perte de vue… blé, tournesol, colza essentiellement… donc loin des rivières et je n’ai presque aucune expérience de la pêche. Les rares fois où j’ai pêché enfant, c’était dans des étangs où l’on avait introduit des poissons pour l’occasion. Par contre, je suis issu d’une famille de chasseurs, et j’ai en mémoire des expériences de chasse dès mon enfance. J’en parle car cela a un lien avec les personnages du film qui parlent de biodiversité : le point commun avec eux est le fait d’avoir été en contact durant l’enfance avec un certain état de la Nature qui (je le comprends maintenant !) était déjà très dégradé par rapport à la situation encore antérieure, mais qui vu d’aujourd’hui, nous apparaît comme un âge d’or. Quand j’accompagnais mon père à la chasse à 7 ans, on revenait avec plusieurs lièvres, plusieurs perdrix, des faisans ou des bécasses parfois, alors qu’aujourd’hui on fait l’ouverture de la chasse et puis c’est terminé, car il n’y a plus rien à chasser…

Autre point important : j’ai grandi dans un milieu agricole, mes grands-parents maternels étaient agriculteurs, le genre de petits agriculteurs (polyculture/élevage de quelques vaches, une quinzaine d’ha de terre) qui n’existent plus aujourd’hui en Eure et Loir. Là-bas, aujourd’hui si tu n’as pas tes 150 ha, tu es un nullard ! Du côté paternel, c’était des négociants en céréales.

Ma culture est donc issue de 2 agricultures : une qui a tenu et qui est toujours là, l’agriculture marchante, exportatrice, bien installée dans la PAC, et une autre qui a disparu…

J’ai quitté ce monde-là pour suivre des études de philosophie, puis  je suis devenu critique de cinéma… J’ai réalisé un premier court métrage de fiction et cette expérience m’a conduit à me lancer dans un projet documentaire consacré à l’agriculture, car je voyais les transformations des paysages ruraux et j’avais besoin de comprendre les forces à l’œuvre dans ces métamorphoses.

J’ai donc passé 5 ans à bosser sur l’agriculture, j’ai beaucoup lu et sillonné la France, pour finalement réaliser un film, Le Temps des Grâces, en 2009 qui traite de la mondialisation et dans lequel j’interroge des gens de la génération de mes parents, nés dans les années 30, qui ont été les premiers modernisateurs de l’agriculture. La question de la biodiversité apparaît dans ce film, la disparition du bocage, les remembrements, la raréfaction des oiseaux…etc. A ce moment-là, je ne pensais faire qu’un seul film documentaire mais la réalisation m’a tellement passionné, que j’ai continué avec La ligne de partage des eaux en 2014. Là, ça a été la rencontre avec les problématiques hydro. Le projet de départ était un film sur l’aménagement du territoire. Je voulais faire un film de réunions, donc je me suis plongé dans toutes les institutions, j’ai essayé de comprendre le jeu d’acteurs …etc. C’est comme ça que je suis tombé sur les Commissions locales de l’eau et les Comités de bassin. Voir ces institutions travailler non pas à l‘échelle administrative mais à l’échelle du bassin versant m’a interpellé. J’aimais beaucoup cette idée de gouvernance sur un territoire qui traverse les régions, les communes, … je me suis dit : ça c’est intelligent ! Du coup, j’ai commencé à travailler sur la problématique de l’eau, puis la continuité écologique… A l’époque, dans les années 2010, on en parlait encore beaucoup car elle était portée par l’État. J’ai filmé les processus administratifs et les interactions de tous les acteurs de l’eau (police de l’eau, élus, agence de l’eau…), avec les agriculteurs au milieu.. Là j’ai compris ce qu’était un réseau hydrographique, le fonctionnement d’un bassin versant puis sur les enjeux de biodiversité dans les rivières. C’était nouveau, jusque-là, quand on me disait perte de biodiversité, je pensais plutôt disparition du bocage et des oiseaux, là j’ai compris que la situation était aussi très violente pour les rivières : c’était l’époque des inventaires de moules perlières sur le plateau de Millevaches, des gens du parc m’expliquaient que ces rivières parmi les plus renommées de France étaient polluées dès la source et souffraient d’une quasi absence de moules.

Enfin, j’ai réalisé un autre film hors de France, en Sicile, où l’on retrouvait la dimension agricole avec des producteurs d’agrume en Sicile, puis en Autriche où j’aborde l’architecture et l’artisanat, à travers le développement local et la démocratie locale (Nul homme n’est une île, 2017).

Après ce film j’ai commencé à travailler sur une fiction qui se passait pour partie en région parisienne et pour partie au bord du Gave d’Oloron dans les Pyrénées. En écrivant cette fiction, je me suis plongé plus en détails dans les problématiques locales liées à la raréfaction du saumon atlantique et aux barrages notamment… J’ai eu envie de faire en plus de la fiction un film documentaire sur ce territoire des gaves, parce ces rivières sont passionnantes. C’est ainsi qu’est né le film La rivière»

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La Rivière
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Dominique Marchais, réalisateur du film La Rivière
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Comment as-tu connu ce territoire, assez éloigné de ton département d’origine ?

« En fait, je connais le Béarn depuis une douzaine d’années, depuis que je me suis lié d’amitié avec un homme qui a plus de 75 ans, et qui a pêché toute sa vie : Jean-François Gaillard. Issu d’une famille originaire d’Aubrac, il a grandi à Paris et a vécu longtemps aux États-Unis. Jean-François est a pêché partout sur la planète. Quand il est revenu en France, il a choisi le Béarn pour s’installer car il héberge selon lui la plus belle rivière à saumon : le gave d’Oloron. C’est Jean François m’a fait découvrir cette rivière. »

Est-ce Jean-François qui explique l’omniprésence des pêcheurs dans ton dernier documentaire ?

« Oui, en fait, il m’a fait gagner beaucoup de temps. Il partageait avec moi ses connaissances à chaque fois que j’allais le voir. Toutes ces idées ont sédimenté en moi. Au moment de réaliser le film, j’ai pu contacter les différentes personnes dont il m’avait longuement parlé, comme avec Patrick Nuques l’actuel directeur de l’unité territoriale Ossau Aspe du Parc National des Pyrénées…. Dans le film, j’ai voulu être fidèle aux personnages : Patrick apparaît à l’image comme dans la vraie vie, il parle à 200 à l’heure, il raconte que gamin il prenait les petites truites dans son tee-shirt pour les sauver de la sécheresse… Jean-François m’a aussi fait connaître Philippe Garcia, le militant de l’Adour, Jon Harlouchet, le paysan de Saint Jean Pied de Port militant pour la sauvegarde de la race de vache béarnaise… Enfin, il m’a fait connaître des gens qui n’apparaissent pas dans le film mais qui m’ont aidé à avancer, notamment les membres de Migradour comme Olivier Briard. »

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La Rivière
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Dans ce film, ce sont avant tout des portraits d’Hommes qui véhiculent ton message, au-delà de l’aspect technique des problématiques, explique nous ce choix !

« Tout à fait, c’est un film de portraits et ça je me suis rendu compte, plutôt sur la fin du tournage. Cela vient du fait qu’initialement, je voulais filmer un territoire petit, regrouper peu de monde, j’avais envie de connaître les gens en profondeur, et de passer du temps avec eux. A la fin ça fait des portraits ! »

Ça n’entache pas du tout le message, c’est juste qu’il y a une dimension émotionnelle et humaine qui semble primer sur les aspects plus technico-scientifiques !

« Oui, les 2 scientifiques qui interviennent, c’est moi qui les ai trouvés. Aussi bien Gilles Bareilles du CNRS de Pau que Florence Habets dont j’avais lu une tribune dans Le Monde. D’ailleurs, j’avais un petit problème avec Florence : elle n’était pas dans le territoire du film mais à Paris et je ne voulais pas que le film sorte du bassin des Gaves. La solution est venue du fait que Florence fait des expéditions de terrain tous les ans dans les Pyrénées Atlantiques. Ça m’a d’autant plus soulagé que je comptais sur la séquence où elle intervient pour aborder la question de la transmission en filmant des échanges entre élèves et professeurs.

Sur l’aspect science dont tu parles, je dirais que certains considèrent que le cinéma documentaire doit véhiculer des informations, ce n’est pas du tout ce que je fais. Les informations sont déjà accessibles via un ordinateur, on croule sous les informations ! Ça n’a pas d’intérêt d’en rajouter, l’important c’est : qu’est-ce qu’on en fait de ces informations? L’enjeu ce n’est pas d’accéder aux informations, c’est la compréhension, comprendre comment ça marche. Et pour ça, on n’a pas besoin de tonnes d’informations ! Ma stratégie, pour faire comprendre, c’est la narration, la dramaturgie. Pour faire comprendre, il faut raconter quelque chose, il faut que les spectateurs aient une expérience. Passer par l’émotion, des sentiments qu’on a tous éprouvé, le manque, la perte, la colère, l’enthousiasme, l’envie de transmettre… tout ça nous permet d’avancer dans la compréhension, c’est une expérience de pensée que je souhaite susciter chez le spectateur. J’ai essayé de faire comprendre des choses qui semblaient à priori complexes et abstraites, comme le fonctionnement d’un bassin versant et les connexions eaux de surface/eaux souterraines par exemple. Le fait qu’une rivière ce n’est que la petite partie visible d’un système complexe et connecté. On a tendance à ne voir l’eau que sous l’effet de la force de gravité, avec ce fameux gradient amont/aval… A ce propos, Florence et moi avons hésité à montrer des représentations 3D d’aquifères, elle travaille dessus avec ses étudiants, les empilements de nappe, etc… mais au final, j’ai préféré la stratégie qui consiste à raconter les choses plusieurs fois par des personnages différents. Finalement, cette connexion rivière/nappe alluviale, elle est racontée une première fois par Patrick quand il nous explique qu’en hiver il fallait prendre ses bottes pour chercher les bécasses, et que maintenant après le drainage, on y marche en baskets sans se mouiller les pieds… on comprend que le simple fait de retourner les prairies empêche le sol de garder l’eau, qu’on n’a plus de soutien d’étiage en été…. Le fait de raconter de manière si simple et incarnée fait rentrer les informations dans la tête des gens, presque sans qu’ils ne s’en rendent compte ! C’est ensuite décrit d’une autre manière par Manon, la technicienne de rivière, et à la fin, de manière toujours simple mais avec une formulation plus générale, par Florence quand elle parle des nappes, du fait que même si on tape profond, ça a des conséquence sur les nappes superficielles et donc sur les milieux. Y aller par couches successives, ça permet d’amener le spectateur à une conscience de la complexité des choses et si cette conscience était partagée par le plus grand nombre et notamment par les décideurs politiques, les acteurs économiques et agricoles, on aurait peut-être des comportements plus responsables ! »

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La Rivière
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Qu’est-ce qui selon toi explique que ça n’est pas le cas ? Ces acteurs sont ignorants, inconscients ou stupides ?

« Je mets ça sur le compte de l’inertie… la difficulté à changer ses habitudes, à se remettre en question. La connaissance, ils l’ont et ça je l’ai compris dès le film Le temps des grâces : en filmant des gros céréaliers d’île de France âgés de 55/60 ans, j’ai constaté leurs connaissances hyper pointues, ils étaient capables de donner le taux de matière organique de leur champ, le taux de nitrate dans la nappe en dessous, ils connaissent les effets sur la biodiversité de leurs propres pratiques agricoles, ils m’ont dit texto : « ah si je commençais aujourd’hui, je ferais autrement mais ma ferme actuelle c’est un gros paquebot, je peux pas changer de route comme ça, donc je continue… » Le problème c’est qu’on est bien embarqués sur un chemin qui mène à une catastrophe environnementale évidente. Le plus triste c’est que ça fait 60 ans qu’on l’évoque, et qu’on a rien fait. Si on avait commencé à changer les choses il y a 60 ans, on aurait pu prendre le virage en douceur, dans la concertation, sans arriver aux bagarres actuelles car certaines questions comme celle de l’eau deviennent vraiment tendues. Tiens à l’instant je prenais le petit déjeuner avec des éleveurs de la vallée de la Têt dans les Pyrénées orientales, ils font de la race Aubrac à Prades mais ils ne savent plus comment nourrir leurs vaches à cause de la sécheresse persistante. »

Aujourd’hui on comprend ta volonté d’apporter ta contribution au changement via tes films, mais tu y crois vraiment ?

« Ah… je ne sais pas… cette question on pourrait la poser à tous les protagonistes du film… On le voit, il y a tellement de bonnes volontés, qui essaient de faire leur travail du mieux possible, à leur échelle, pour former, informer, et c’est aussi ma démarche : je fais ce que je peux à l’endroit où je suis… je contribue à la construction d’un débat plus large, évidemment, ça ne va pas assez vite, le rapport de force semble figé mais on a pas le choix de continuer en fait. Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ? Et parfois on a des bonnes surprises. Je te donne un exemple, je n’aurais pas cru cela possible : le président de la Région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, a exigé que l’agence de l’eau Adour Garonne voit le film à la veille d’une grande réunion. C’était mercredi dernier ! L’agence de l’eau a loué un cinéma à Toulouse, ils sont venus à 80 membres de l’agence pour voir le film ! Ça veut dire quoi ? Qu’un Monsieur comme Rousset, est quand même sensibilisé, il sait comme tout élu que parmi ses électeurs figurent aussi des pêcheurs, des naturalistes… pas seulement des maïsiculteurs. Il faut contribuer à faire bouger les lignes et modifier le rapport de forces. Embarquer les élus locaux est essentiel. »

C’est à cet échelon là que le changement peut s’amorcer ?

« Je pense qu’il n’y a pas de réponse définitive à cette question ! La réponse change en fonction du contexte, et aussi du contexte historique… il y a eu un moment où le bon échelon, c’était l’Europe, c’est elle qui a fait bouger les choses à l’époque de la Directive Cadre sur l’Eau dans les années 2000. C’est elle qui a obligé les États à s’engager sur l’atteinte du bon état écologique et biologique des cours d’eau…etc. Aujourd’hui, l’Europe vote encore des projets de restauration mais ils sont souvent décevants et sans substance. Sur les pesticides, on a l’impression qu’elle recule…etc. Aujourd’hui, j’attends moins de l’Europe et je n’attends rien mais alors rien du tout, de l’État… »

Pour les raisons d’inertie évoquées tout à l’heure dans le cas des acteurs du monde agricole ?

« Oui et aussi de plus en plus pour des raisons idéologiques… aujourd’hui l’État régresse ! Si on veut une véritable transition, et j’insiste sur le mot, car ce que l’État nous vend comme transition énergétique n’est en réalité qu’une substitution, ça ne se fera pas avec les acteurs du monde d’avant… Une vraie transition ne se décrète pas au niveau de l’État pour ensuite se répercuter dans la vie des gens. Il faut une remise en question à tous niveaux, du niveau individuel au niveau communautaire, dans le monde du travail, dans les quartiers, etc… Il y a des régions en Europe où l’on fait ça depuis 30 ans, où l’on créé des conditions pour que les gens réfléchissent ensemble. Je pense au Vorarlberg en Autriche, une région que j’ai filmée pour mon film précédent, où la démocratie participative permet aux gens de se transformer en profondeur par des discussions permanentes à l’échelle locale, communale. Ça j’y crois ! Ils sont accompagnés pour cela par des agences expertes en démocratie participative et dont le rôle est de les aider à se poser les bonnes questions. Pour ce qui est des transformations profondes, je crois plus à l’échelle locale !

Après, le gros avantage de l’État, c’est sa puissance, et c’est d’autant plus décevant de ne pas avoir mis cette puissance publique au service de la communauté ! Je pense qu’il faut mettre la pression sur l’État, il faut le contraindre… Je n’aurais pas pensé ça il y a 15 ou 20 ans, mais je pense aujourd’hui que c’est la société qui va faire bouger l’État, car il est à la traîne… quand je dis la société, je n’évoque pas seulement la manière dont on fait ses courses ou les actions militantes type ZAD, ça veut aussi dire créer des collectifs d’élus, que les fonctionnaires, notamment ceux des agences de l’eau et de l’OFB prennent davantage position, que les scientifiques et les artistes montent au créneau, que des d’entreprises changent leurs process de production et fassent avancer les choses plus rapidement… Et je suis persuadé qu’il n’y aura pas de transition écologique sans approfondissement démocratique or aujourd’hui, politiquement, on part dans une direction opposée… Donc, n’attendons pas trop du système politique représentatif en ce moment, il nous tire dans la mauvaise direction. »

Oui on s’éloigne de plus en plus de la démocratie participative, il suffit de voir le flop produit par la Convention Citoyenne pour le Climat !

« C’est pour cela que je ne crois plus du tout en l’État. En fait, on assiste à une course à l’échalote vers le moins disant écologique, nous faisant croire que des actions sont réalisées ; pour rassurer des populations inquiètes, on diabolise les défenseurs de l’environnement, on les méprise, on les insulte… Le changement opéré dans le discours des politiques est incroyable, avant on se contentait de mépriser les écolos en les occultant, maintenant, on les traite d’amish ou d’éco-terroristes ! C’est spécial quand même ! Les politiques sont désormais au-dessus des lois sur ces sujets : il n’y a qu’à voir les exemples récents en région Rhône Alpe Auvergne, où M. Wauquiez, Président de région, se vante ne de pas appliquer la loi… Alors après ça, il ne faut plus me parler de désobéissance civile ! (NDLR : le 30 septembre dernier, le président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé que sa région n’appliquerait pas la loi «zéro artificialisation nette» (ZAN) issue de la loi Climat et résilience de 2021 qui visait à limiter la conversion d'espaces naturels, agricoles ou forestiers, en espaces urbanisés, en fixant un calendrier progressif de réduction de l'artificialisation). Ce politique refuse un texte qui vise à arrêter de consommer du foncier, alors qu’on peut parfaitement répondre à tous les besoins en terme de logement sans consommer un seul ha de plus, il suffit de construire mieux, plus intelligemment, faire du petit collectif, bien pensé, bien construit, c’est ce qui se passe en Autriche et les gens sont très heureux comme ça. Aujourd’hui, combien de gens habitant en maison individuelle vont se retrouver dans la précarité, sans pouvoir se chauffer, ni plus tard les revendre ? On a créé de la pauvreté avec ce système-là de la maison individuelle, alors qu’on pourrait réinventer des sociétés sans changer les fondements de la nôtre, il ne s’agit pas d’abolir la propriété privée, juste de construire plus intelligemment… »

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La Rivière
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«Si on m’avait dit qu’un jour je traverserais le Gave en bottes…» par un membre de la direction du Parc National des Pyrénées. Extrait du film «la Rivière» (Meteore Films)
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Le fossé qui se creuse entre les pouvoirs publics et la jeunesse militante est perceptible dans le film, lors de la discussion dans le refuge, un moment qui trouvera écho chez bon nombre d’entre nous je pense. On y aborde la nécessité de remise en question des modes de vie et la rupture avec le modèle parental inculqué durant l’enfance… Quel est ton regard sur ces jeunes étudiants en pleine crise existentielle ?

« Le propos d’Emma est très important et témoigne selon moi d’une très grande maturité, elle dit en substance : "quand on est arrivé, on avait tout, les téléphones, l’avion, et on se prive nous-même de ce confort là et nous décidons de le faire nous-même, sans y être incité par l’État." Cette séquence témoigne en effet de l’impuissance de cette génération face aux politiques. Comme ils sont impuissants politiquement, ces jeunes essaient d’agir sur eux-mêmes. Quand je les ai rencontrés, ce qui m’a frappé, c’est que sur 17 étudiants, 14 étaient végétariens. Cette proportion est évidemment liée à leur microcosme, aux effets de mode, j’en suis conscient et ce n’est pas forcément représentatif de l’ensemble de leur génération mais ce qui m’a intéressé c’est d’observer une jeunesse extrêmement informée sur la crise climatique notamment, qui ne sait absolument pas comment agir et du coup retourne l’action sur son propre corps. Je leur ai demandé si ce végétarianisme qu’ils pratiquent est une manière d’incorporer le réchauffement climatique. Pour moi, c’est aussi en même temps un aveux d’impuissance à agir collectivement et politiquement. C’est pour ça que je les ai travaillés là-dessus. Tous n’affirment pas les mêmes idées car leur origines sont variés, certains sont Parisiens, d’autres comme Emma sont ruraux, de parents scientifiques et écolos. Elle en parle bien : il y a plein de façon d’appréhender le problème, certains y rentrent par la voie du carbone, d’autres par celle de la biodiversité…   Cette jeune femme est très intéressante car elle a grandi dans un contexte de sensibilisation à la nature et c’est quand elle est arrivée dans les grandes écoles d’abord à Lyon puis à Paris qu’elle a rencontré des gens de son âge qui se prétendaient aussi soucieux de problématiques environnementales mais qui avaient des comportements qui elle la révoltaient ! »

… la fameuse dissonance cognitive classique chez tout un chacun lorsqu’on considère ces sujets… à différents degrés bien sûr ! Comment cette séquence a-t-elle été accueillie ?

« Dans les débats lors des différentes projections, on me rétorque souvent que ces jeunes sont pessimistes. Moi je ne pense pas. En réalité ils expriment un désarroi partagé par tout le monde ou presque aujourd’hui… Le désarroi qu’exprime Emma c’est le mien, c’est le vôtre, sauf qu’à 20 ans, faut que ça sorte, eux l’extériorisent parce qu’ils sont jeunes. Dans 10 ans leur cuir sera sans doute d’avantage tanné et ils ne l’exprimeront plus comme cela ! Peut-être auront-ils mis de la distance entre la crise écologique et eux même ! Quand on a entre 18 et 25 ans, on est à la fois plein d’enthousiasme et de désillusions. Ces jeunes découvrent dans leur chair ce qu’ils savaient d’une certaine manière : les échecs de la politique, la mauvaise foi, la corruption du système… cette frustration qui met en colère, on l’a tous ressentie. Moi j’étais en colère à 20 ans en découvrant la turpitude de la vie politique. Mais on ne peut pas vivre avec cette colère toute sa vie, d’ailleurs ce n’est pas vraiment productif. Donc ensuite, on s’endurcit un peu, certains renoncent, d’autres non et domptent leur colère. Moi quand je vois des gens comme Patrick, Jon ou Philippe, tous ont essayé de faire quelque chose de leur colère. C’est ça qui m’intéresse. Leur point commun c’est d’avoir essayé de transformer leur colère, en toute modestie, aucun ne prétendant changer le monde tout seul. Tous ont conscience de la nécessité de créer du lien. Créer des liens prend du temps, demande beaucoup d’efforts, je pense que l’une des vertus du film, c’est d’aider ces gens-là à s’asseoir autour d’une table, pour voir où ils sont et qui ils sont. Quand j’ai montré le film à tous ces protagonistes qui ne sont pas très loin les uns des autres géographiquement, j’ai réalisé qu’ils ne se connaissaient pas, or depuis que le film circule, on ne compte plus les débats auxquels ils ont tous participé… Donc à l’échelle du bassin versant des Gaves, le film a mis en circulation et en connexion des énergies qui étaient jusqu’alors éloignées…. Et quand je vois avec quel enthousiasme ils accompagnent le film et participent aux débats…

Qu’est-ce que ça va donner, est-ce que ça va produire quelque chose ? Ecoute, j’en sais rien, mais on commence à observer des signaux encourageants… voir 80 personnes de l’agence de l’eau se déplacer à Toulouse, ce n’est pas rien. Ça doit permettre aux gens de prendre conscience d’eux même. De représenter les gens, ça leur permet de se voir eux-mêmes parmi les autres… »

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Il y a un point que je voudrais aborder avec toi, et je parle là au nom la communauté des pêcheurs de loisir : aujourd'hui bon nombre d'entre nous nourrit une importante frustration causée par certains mouvements écologistes intégristes, notamment ceux qui prônent l’antispécisme, les pêcheurs étant directement visés par certaines de leurs campagnes. Nous sommes « obligés » de nous éloigner du militantisme écologique pour le bien de notre communauté en quelque sorte. Est-ce que tu avais conscience de ça ? L’une des jouissances de ce film est de voir main dans la main pêcheurs et écolos purs et durs…

« Bon, je t’ai dit tout à l’heure que je venais du monde rural, d’une famille de chasseurs….. déjà, ça me place ! Même si je ne connaissais pas le monde de la pêche, je n’ai pas de problème a priori avec la pêche ou la chasse. Pour ce qui est du fait de mettre sur le même plan pêcheurs et écologistes, mon avis est tranché : on a besoin des savoirs et des pratiques des uns et des autres pour enrichir son propre regard. C’est pour moi une évidence que s’il n’y avait pas de pêcheurs, il n’y aurait plus de rivière digne de ce nom aujourd’hui, ce serait déjà plié. Le côté sentinelle de la rivière est là : heureusement qu’il y a encore des pêcheurs pour observer et tirer la sonnette d’alarme. Mon discours n’est donc pas du tout anti-pêche ! Je n’avais pas conscience que vous étiez à ce point visé par les antispécistes car ce mouvement ne m’intéresse pas… Si je fais le parallèle avec la question de l’élevage que je connais mieux, je suis totalement hostile à leur positionnement qui sert les intérêts d’une certaine agro-industrie basée sur le soja, la protéine végétale, etc. Industrie qui s’avère autrement plus néfaste pour l’environnement que celle qu’ils fustigent… Je me méfie donc de cette idéologie, bien qu’elle ait mis en lumière des problèmes de traitement des animaux dans les abattoirs et des pratiques industrielles à condamner. Je ne cautionne évidemment pas ce type d’élevage hors sol et industriel ! »

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T’es-tu rapproché des instances nationales de la pêche loisir pour promouvoir ce film ?

« Pour revenir à la thématique pêche, tu sais qu’il y a un problème conjoncturel sur l’état des stocks de certaines espèces… et c’est là qu’on arrive au mot qui fait peur, qu’on n’a pas mis dans le film d’ailleurs. Ce mot concerne la pêche professionnelle, il s’agit du mot moratoire. Petit historique : je travaillais sur le terrain avec les AAPMA du 64, je filmais l’OFB, tout se passait très bien. Je notais d’ailleurs que l’entente entre ces différents acteurs et les associations de défense de l’environnement était plutôt bonne. Beaucoup de pêcheurs des gaves ont aussi une activité militante écologiste. De même, la plupart des écolos que j’ai pu rencontrer dans le Béarn ont été ou sont encore pêcheurs. Tous les acteurs du film l’ont été ! Il n’y a pas de frontière dans ces territoires-là entre la défense de la pêche et la défense de l’environnement. Parenthèse fermée. A ce moment-là, j’avais de gros problèmes de financement, on a fait le film dans des conditions difficiles. Les gars sur le terrain, Migradour, la FDAAPPMA 64 me conseillent de prendre contact avec la FNPF : je m’exécute et leur explique tout, mon point de vue sur la pêche pro, les thèmes du film…etc. Ils me confirment aussitôt leur intérêt et la possibilité de m’aider. Mais le simple fait qu’un militant pour le saumon du gave apparaisse dans le film m’a coupé l’herbe sous les pieds. En l’occurrence il s’agissait de Philippe Garcia prônant la « levée des filets dérivants dans le Port de Bayonne ». Plus aucune nouvelle de leur part  à partir de ce moment-là ! J’ai dû insister pour avoir un éclaircissement. En fait, ils redoutaient le fameux mot moratoire, craignant d’être les suivants sur la liste après les pêcheurs pro… Pourtant, il me semble indispensable de questionner la pratique de la pêche pro du saumon… On attend quoi ? Qu’il n’y ait plus un seul saumon sur l’Adour pour fermer la pêche ? Il faut se poser les vraies questions sur la lamproie, l’alose, l’anguille… ce sont des espèces qui vont disparaître !

Par le passé, il y a avait du saumon partout, sur le Rhin, sur la Loire, et maintenant la pêche y est interdite. Le dernier endroit où la pêche au saumon est autorisée, c’est sur Adour Garonne… Je me souviens avoir demandé à Gilles Bareilles : « la pêche est autorisée tant qu’il y en a, le jour où il n’y aura plus de saumon, on l’interdira ? » « Oui c’est comme ça que ça marche ».

Ce dossier de la pêche dans le port de Bayonne et sur l’Adour est un dossier très technique mais quelqu’un qui voudrait s’y plonger sérieusement pourrait ensuite décrire parfaitement les rouages du système administratif et cette habitude française qui fait primer la dérogation sur la règle. C’est tout de même le seul estuaire où l’on pêche une espèce menacée d’extinction, en Zone Natura 2000, avec des filets dérivants qui ne leur laissent aucune chance. C’est assez ahurissant.

Tu vois on y revient : moi ce qui m’intéresse, ce sont les forces locales, ce ne sont pas des grosses structures qui chapotent tout depuis Paris. Ce qui est intéressant, c’est l’horizontalité. Dans le Béarn, 80 élus, les associations de défense de l’environnement et les associations de pêche ont agi ensemble contre la pêche pro à Bayonne et ont obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif. Et derrière, qu’est ce qui se passe ? L’administration réécrit les arrêtés, on modifie un peu les espaces maritimes et fluviaux, on embrouille tout le monde et la pêche continue. En plus, une bonne partie des pêcheurs est prête à arrêter et à être indemnisée, la Région est prête à mettre 2 millions d’euros sur la table, mais l’administration préfectorale bloque. L’emploi, l’emploi, l’emploi c’est l’argument massue ! Oui eh bien on n’a qu’à indemniser, on sait le faire ! »

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La Rivière
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Ton film aborde un autre sujet brûlant qui nous tient particulièrement à cœur, il s’agit de la petite hydroélectricité. Peux-tu nous en dire quelques mots ?

« J’avais voulu faire une séquence sur le busage d’un affluent du gave d’Aspe, j’ai filmé le maire puis j’ai souhaité donner la parole à un agent de l’OFB qui trouvait à titre personnel que c’était un très mauvais projet, mais il n’a pas eu l’autorisation de parler. La séquence est tombé à l’eau. Je parle de la micro hydroélectricité à chaque débat, j’explique aux gens que c’est un phénomène en cours,  dans tous les massifs français. On reproduit aujourd’hui sur les derniers petits cours d’eau en bon état ce que l’on a fait dans les années 70/80 sur les rivières moyennes – et tout ça pour turbiner que dalle ! L’effort à fournir en terme de réduction de notre consommation pour compenser cette nouvelle production électrique est insignifiant tellement la production de ces ouvrages est faible, mais on préfère quand mène bousiller encore quelques rivières pour assurer de nouvelles rentes aux communes et à quelque acteurs privés. La notion de sobriété énergétique est complètement sortie du débat public. Ça c’est le cadeau de la fameuse transition ! Tu vois ça a été un enseignement du film, les gens qui sont à fond sur ces sujets techniques, ce sont les pêcheurs. L’arasement que je filme sur le Vert de Barlanès, tout le dossier a été monté par la FD 64, la lutte contre la micro-hydroélec', c’est surtout les AAPPMA et les techniciens de rivière qui la mènent ! C’est pour ça qu’il faudrait trouver un vocabulaire commun entre ces acteurs de terrain et cette jeunesse incarnée dans le film par les étudiants de Normale Sup, une jeunesse urbaine, qui a envie de s’engager dans la défense de l’environnement, dans la protection du climat, mais dont les actes se résument un peu à des actions de com’ qui sensibilisent peut-être mais qui ne changent pas vraiment le rapport de force. Ils sont peu présents sur des actions juridiques contre des projets locaux qui détruisent les milieux... gravière, rocade, méthaniseur… Or ces luttes juridiques ont des effet au-delà du local car elles peuvent faire jurisprudence lorsqu’il y a victoire au tribunal administratif.  Il y a donc des articulations à trouver entre cette jeunesse pro-climat qui a une vision plutôt axée sur le global, et les associations de défense de l’environnement plus classiques qui engagent des recours en justice contre des projets locaux. »

C’est l’éloignement géographique le responsable ?

En partie. La jeunesse est en ville, loin finalement des lieux où la prédation et l’accaparement s’exercent. C’est pour cela qu’il faut travailler à l’échelle du bassin versant. Regarde, la jeunesse elle est à Bayonne et plus tu remontes vers l’amont, plus la moyenne d’âge augmente. Créer de la bonne volonté pour connecter ces gens prend du temps, d’autant qu’on n’a pas forcément la culture de se parler. C’est pour ça qu’au Vorarlberg en Autriche, les intéressés se font aider pour y parvenir par des gens dont c’est le métier, qui mettent un cadre. Pas besoin de grand-chose, quelques feutres, un tableau et du temps ! Car un processus participatif a besoin de temps. Mais qu’est-ce qu’un an si au terme du processus on trouve un consensus, mieux, un projet ? La pêche aurait intérêt à s’organiser avec d’autres acteurs locaux, non pêcheurs, comme la jeunesse pro climat. Les pêcheurs auraient beaucoup à leur apporter car ces jeunes se font aussi balader par les lobbies de l’hydroélec et les lobbies agricoles. Tu connais l’histoire « faut faire la transition, c’est une énergie décarbonée, patati patata… » Si on remet les enjeux de biodiversité au centre des débats, tous vont s’entendre, par la force des choses. Pour l’hydroelec', il suffirait de mettre les chiffres d’évolution de la biomasse lors de la construction de tels ouvrages face aux chiffres de la production, encouragés par les pouvoirs publics… »

J’ai bien peur qu’on se heurte à des divergences idéologiques lors de ce rapprochement !

« Je comprends ce que tu dis… je suis au début de mes réflexions sur ce point, peut-être qu’il faut essayer d’encourager les gens à aller au-delà de leurs propres prévenances, et parfois on a des bonnes surprises, on s’aperçoit que les groupes ne sont pas si homogènes que ça et que si certains parlent plus fort que les autres, ils ne sont pas forcément représentatifs. Les pêcheurs peuvent trouver à l’intérieur des collectifs militants des gens avec qui vous pourrez vous entendre et construire des choses ! Je pense que c’est un travail qui ne peut se faire que sur le terrain, en face à face, il faut aller vers les gens. Malgré le fait que certains cherchent le conflit, à la fois chez les écolos mais aussi chez les pêcheurs, il y a moyen de trouver des alliances plus fines. De nombreuses personnes ne connaissent qu’un morceau du problème et ont beaucoup à apprendre de l’autre. Je pense qu’il faut se mettre autour de la table dans un premier temps, en dehors des institutions. »

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La Rivière
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Que faut-il faire alors ? Inciter l’une ou l’autre des parties prenantes à créer des événements de manière indépendante de façon à rassembler les forces en présence ?

« Exactement, en communiquant un max en amont : de quoi on parle, pourquoi on en parle, les conclusions auxquelles on arrive... Le faire savoir aux agences de l’eau, aux parlementaires, aux députés et élus locaux. Vous vous complaisez dans l’idée d’un clivage, en fait ce clivage, il faut démontrer qu’on peut le dépasser. Un certain nombre de médias et beaucoup d’élus l’entretiennent à dessein ! Moi je pense qu’il faut revenir à des mots, à des idées simples : le film met en scène ce qu’on appelait les amoureux de la Nature, et ça, ça peut regrouper des profils extrêmement différents, des gens qui ne votent pas de la même manière, qui font des métiers différents. La bannière de la protection de la nature est suffisamment inclusive pour rassembler large. Il faut faire attention à la manière dont on parle, prendre le temps d’écouter l’autre, et se construire un vocabulaire commun. Le mot nature par exemple, il faut le revendiquer, il a été discrédité, on s’est fait imposer des mots un peu technocratique, biodiversité, énergie décarbonée… Au Vorarlberg, il se passe des choses au niveau communal très intéressantes, et ça a été porté par les maires ! Voilà une autre piste : embarquer les maires dans cette aventure. Il ne faut pas être en rupture du système, les maires ont une légitimité démocratique très forte en France avec le suffrage universel. Et puis gentiment faire pression.  C’est une tâche qui est difficile, cela implique de faire un travail sur soi, que chacun sorte de sa zone de confort… mais si on est pas prêt tous à sortir de sa zone de confort et à aller parler avec celui sur qui on a plein d’a priori, alors le combat est perdu d’avance… »

Merci Dominique pour cette interview inspirée et inspirante, je suis sûr qu'elle suscitera de nombreuses réflexions chez chacun d'entre nous... j'espère que nous aurons l’occasion d'en reparler dans quelque temps ! 

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Remerciements : 

La rédaction de Truites & Cie tient à remercier Irène de Météore Films, Chloé et Lisa de Makna Presse, ainsi que Lionel Armand pour la magnifique photo du gave d'Oloron utilisée en accroche de l'article.

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