Différentes revendications à l’égard du réseau des structures associatives agréées de la pêche de loisir (SAAPL) sont érigées sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines et suscitent d’innombrables et diverses réactions. Quelles peuvent être les retombées d’une telle cacophonie sur ce réseau et par voie de conséquence sur les innombrables partenariats qui ont pour vocation de servir la pêche, les milieux et les pêcheurs ?
Voici quelques éléments organisationnels factuels du réseau qui pourront peut-être permettre d’affiner certaines prises de position, certains jugements souvent péremptoires sur les structures associatives de la pêche, qui ont besoin de tout sauf de ce qu’elles subissent actuellement. L’approximation des informations, quelles qu’en soient leurs sources a rarement atteint un tel paroxysme.
Les cartes de pêche
Elles permettent l’adhésion à une association. En l’occurrence, à une Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA). Il en existe un peu plus de 3 500 en France. Elles proposent donc aux pêcheurs de rejoindre leurs associations par le règlement d’une adhésion. Si on prend l’exemple de la carte à 100 euros qui est l’une des adhésions proposées et qu’on la décline en semaine, on arrive à un prix de 1,92 euro par semaine.
Sur cette adhésion perçue par les AAPPMA, celles-ci reversent la cotisation fédérale qui correspond au montant de son adhésion à la Fédération. En effet, chaque AAPPMA adhère à la Fédération de son département. Le montant de cette cotisation est fixé par le conseil d’administration de la Fédération, composé de personnes élues issues des AAPPMA. Ce conseil d’administration vote également le montant de la cotisation qui est perçue et donc gardée par chaque AAPPMA. Ces adhésions se situent généralement entre 10 et 30 euros en fonction des départements.
Une partie de l’adhésion permet de payer la redevance milieu aquatique (8.80 euros) reversée aux agences de l’eau. Il en existe 6 en France. Cet argent est par la suite reversé aux fédérations départementales sous forme de subventions dans le cadre de conventions cadres passées entre les Fédérations et leurs agences respectives. Ces subventions sont principalement dirigées vers la restauration des milieux aquatiques et l’éducation à l’environnement (plusieurs millions d’euros par an).
Une partie de l’adhésion est versée à la Fédération Nationale (une trentaine d’euros). Cet argent est redirigé vers le réseau des SAAPL sous forme d’aides pour soutenir les emplois au sein du réseau et financer les actions mises en place. Chaque année, la FNPF reverse plusieurs millions d’euros aux SAAPL.
En résumé, la délivrance d’une carte de pêche permet au-delà d’aller à la pêche et de prélever des poissons (dans le respect des lois et règlements) de faire fonctionner de nombreuses actions vertueuses pour servir la pêche, les milieux, les espèces et les pêcheurs. Pour s’en convaincre, il faut prendre le temps de regarder les rapports d’activités que les SAAPL publient sur leurs sites internet ou sur les réseaux sociaux (FNPF, Fédérations, les AAPPMA ayant un site, associations migrateurs…). Il s’agit d’éléments factuels. Il ne faut pas non plus qu’un pêcheur hésite à demander ce que son association fait pour lui.
L’AAPPMA est le premier niveau de réclamation ou de revendication lorsque l’on est pêcheur. Plus une AAPPMA a de pêcheurs, plus ses moyens sont conséquents et plus ses capacités à proposer et monter des projets avec ses partenaires techniques et institutionnels sont théoriquement importantes. Une association agréée au titre de la protection des milieux aquatiques est un bel outil dès lors que sa gouvernance l’utilise à bon escient. Le Président et le Trésorier sont agréés directement par le Préfet.
Le réseau des SAAPL
Des statuts qui évoluent régulièrement définissent leur organisation. Ils sont faciles à trouver sur n’importe quel moteur de recherche. Il n’y a rien d’obscur dans l’organisation des SAAPL pour peu qu’on fasse l’effort de la lecture des statuts.
Chaque AAPPMA élit au sein de ses adhérents un conseil d’administration qui élit un Bureau et un Président. Le Président est tenu pendant son mandat de 5 ans (sauf report exceptionnel d’un an comme c’est le cas actuellement dans le cadre de la crise sanitaire) avec son conseil d’administration, de définir un projet associatif et fixer des objectifs à atteindre. Ce projet associatif peut convenir ou pas aux adhérents qui sont libres d’intervenir pour le signaler chaque année lors des Assemblées Générales. Il peut également proposer sa candidature en AG pour participer au conseil d’administration. Bien entendu, il appartient à chaque pêcheur de rejoindre l’AAPPMA de son choix.
Plusieurs cas de figures sont rencontrés au sein des AAPPMA...de la bande de copains désorganisée et déconnectée des réalités à la bande de copains incarnant à merveille le sens de l’intérêt général et la satisfaction du plus grand nombre, dans le respect des valeurs associatives. Quel que soit le niveau d’analyse ou de réflexion, les compétences individuelles n’ont que peu d’intérêt si elles ne sont pas mises au service d’un collectif. Ainsi, l’AAPPMA peut être un lieu d’échanges intergénérationnel formidable et structurant où chacun vient avec ses connaissances et ses compétences dans le but de servir les missions statutaires allouées à de telles structures. Le prix Charles Ritz décerné cette année est la preuve incontestable du bienfondé et du sérieux de certaines AAPPMA. Le premier niveau d’insatisfaction possible pour un pêcheur est donc bien l’AAPPMA puisqu’il y adhère directement.
Fort d’une expérience au sein des AAPPMA en tant qu’élus ou en tant que simples pêcheurs adhérents, il est possible de se présenter aux élections des Fédérations après que sa candidature ait été validée en AG de son AAPPMA. Le collège électoral est composé des Présidents des AAPPMA et des délégués dont le nombre est fonction du nombre d’adhérents présents au sein de l’AAPPMA.
Ainsi, tous les cinq ans, ce collège électoral va élire un conseil d’administration qui lui-même va élire un Bureau et un Président de Fédération.
Le conseil d’administration nouvellement élu va œuvrer à la destinée de l’organisation de la pêche départementale pendant 5 années en définissant à l’instar des AAPPMA, un projet associatif. Les lignes politiques votées sont déclinées en actions concrètes de terrain grâce à une équipe salariée. Trois piliers principaux définissent les actions fédérales :
Le développement du loisir pêche
Certaines Fédérations se sont dotées d’un schéma départemental de développement du loisir pêche. Il s’agit d’un outil co-construit avec de nombreux partenaires visant à définir les objectifs à atteindre en matière de développement et les moyens pour y parvenir.
Stratégie de communication, spécialisation halieutique des parcours (parcours truite, parcours bass, parcours de remise à l’eau immédiate, parcours de pêche de la carpe de nuit, parcours pêche au coup,...etc), contextualisation et simplification des réglementations, aménagements d’infrastructures spécifiques (rampes de mises à l’eau, aires de pêche sécurisées, accès au bord des cours d’eau et des plans d’eau), labellisation de certains parcours (Famille, Passion, Découverte), qualification des hébergements pêche, développement de l’attrait touristique, stratégie d’éducation à l’environnement et sensibilisation aux milieux aquatiques, stratégie d’empoissonnements,...ect.
Toutes ces actions sont effectuées en partenariat avec les structures départementales, régionales et nationales spécialisées (Comité départemental du Tourismes, Direction Départementale des Territoires, Office de tourisme, Région, Fédération Nationale, Agence de l’eau, Ministère, ou entreprises privées...) avec lesquelles il convient donc de bien s’entendre et d’entretenir de bonnes relations.
L’éducation à l’environnement et l’initiation à la pêche
Sensibiliser les nouvelles générations à la protection des milieux aquatiques et les initier à la pêche est un enjeu majeur pour bon nombre de SAAPL. La Fédération Nationale a négocié une convention directement avec le Ministère de l’éducation nationale que chaque Fédération départementale peut décliner sur son territoire.
Ainsi, les Fédérations interviennent directement auprès des scolaires avec différents schémas organisationnels. Certaines se sont dotées d’un Pôle Départemental d’Initiatives Pêche et Nature (PDIPN) permettant de recevoir différents publics. D’autres se déplacent directement dans les établissements scolaires.
Les Ateliers Pêche et Nature (APN) montés avec l’aide des AAPPMA permettent aassi d’atteindre les objectifs de sensibilisation et de formation à la pêche et au respect de l’environnement.
Des stages de pêche peuvent être proposés également par les Fédérations parfois en collaboration avec les guides de pêche professionnels.
Chaque Fédération est autonome pour imaginer ce qui peut être fait dans ce domaine.
La restauration et la protection des milieux aquatiques et des espèces
Les Fédérations ont pour la plupart un service ingénierie capable d’assurer de nombreuses missions et activités techniques : actualisation des connaissances scientifiques, étude sur la continuité des espèces migratrices, fonctionnalité des milieux vis-à-vis de la reproduction, création ou restauration de frayères, suppression ou aménagement d’obstacles transversaux…Les Fédérations sont présentes au sein de divers et nombreux comités de pilotage (syndicats de rivières, collectivités locales et territoriales, établissements publics territoriaux de bassins…). Elles peuvent également intervenir en tant que gestionnaire halieutique et piscicole d’étangs ou de lacs pour des communes, ou des conseils départementaux. Les Fédérations sont sollicitées par les services de l’Etat pour rendre des avis techniques ou prendre part à différentes instances décisionnelles telles que les comités départementaux des risques sanitaires et technologiques, les comités sécheresse…
Ces actions vertueuses pour les milieux et la pêche sont effectuées avec de nombreux partenaires. Là encore, il convient de maintenir de bonnes relations en entretenant la crédibilité des SAAPL.
De nombreuses autres actions sont effectuées par les Fédérations : surveillance du domaine piscicole, contrôle de l’exercice de la pêche, missions juridiques, missions administratives…
La situation d’un Président d’une Fédération est similaire à celle d’un chef d’entreprise. En effet, une entreprise est l’addition d’un socle et d’une activité. Pour une Fédération, le socle est l’associatif et l’activité est décrite ci-dessus. Son administration politique demande des compétences et des connaissances. Souvent, les Fédérations travaillent en lien étroit avec des cabinets comptables ou des commissaires aux comptes. Ils sont les garants de la transparence totale des flux financiers.
Comme pour une AAPPMA, plus il y a de pêcheurs au sein d’un département et plus la Fédération a des moyens pour mettre en musique sa partition.
Chaque Fédération peut adhérer par le versement d’une adhésion à une association migrateurs qui s’occupe à l’échelle d’un territoire de gérer les dossiers liés à la présence des poissons migrateurs (Saumon atlantique, Aloses, Lamproies marines, Truites de mer, Anguilles…ect).
Chaque Fédération est également présente au sein d’une association régionale et au sein d’une union de bassin qui vont gérer les dossiers au niveau régional pour que leurs interventions soient en phase avec le découpage administratif du territoire national.
Fort de leur expérience en tant qu’élus au sein de leurs Fédérations, il est possible de se présenter aux élections des associations régionales, des associations migrateurs ou encore de la Fédération Nationale de la Pêche en France.
Chaque niveau d’élection, que ce soit des AAPPMA, des Fédérations jusqu’à la FNPF est donc transparent. Les élus actuels sont légitimes dans les postes qu’ils occupent dans la mesure où les règles des élections sont parfaitement respectées et placées sous l’autorité de l’Etat qui vérifie et valide chacune des étapes.
A la FNPF, les missions thématiques sont similairement les mêmes qu’au niveau départemental mais au niveau national (Structures nationales, Ministères, Matignon, Présidence). Il s’agit de définir la politique nationale pour la pêche et la protection des milieux et des espèces. La FNPF organise la répartition des aides financières au sein de son réseau. Chaque année elle traite plusieurs milliers de dossiers de demande d’aide sur les trois axes définis précédemment. Le travail est colossal.
La bonne organisation des SAAPL est complexe. La bonne connaissance de l’organisation des SAAPL et des liens existants avec les nombreux partenaires sont les garants de la mise en œuvre d’une politique cohérente et vertueuse pour le développement de la pêche dans le respect des milieux et des espèces.
Chacun est libre d’y prendre part. Chaque SAAPL est à l’image des personnes qui sont aux commandes. Il en est de même partout. Le filtre humain conditionne tout.
Le bruit ambiant
La crise sanitaire impacte de façon violente le réseau. Le deuxième confinement décidé par le gouvernement, (lui aussi composé d’élus) a suscité une vague colossale de revendications.
De nombreux pêcheurs y sont allés de leurs commentaires sur les réseaux sociaux. Chacun y va de son analyse, de son ressenti, parfois de ses expériences plus ou moins heureuses au sein des SAAPL. Les conséquences sont désastreuses à bien des égards. Bien souvent, les éléments tangibles justifiant les critiques sont absents et sont alimentés par des fantasmes.
Un deuxième confinement est décidé et les français sont tenus de le respecter. Un flou existe quant à l’activité pêche. La FNPF communique à ses Fédérations et dresse un état des lieux de ses échanges avec le Ministère. Il convient alors de se rapprocher des directions départementales des territoires (DDT) pour connaître la position des Préfets. Certains considèrent qu’elle est possible dans le cadre des dérogations, d’autres non. Le bruit ambiant s’intensifie et ne manque pas de revenir aux oreilles de la Ministre par l’intermédiaire des innombrables messages adressés directement par les DDT au Ministère. Madame la Ministre et sa Secrétaire d’Etat tranchent et cosignent une circulaire aux Préfets en annonçant que la pêche est une activité interdite sauf dérogations particulières. La cacophonie gouvernementale est totale. Il en va de même pour la chasse qui demeure interdite sauf dérogations particulières.
Cette situation soulève de nombreuses interrogations parmi lesquelles :
Comment justifier de vouloir aller à la pêche dans le cadre d’un confinement décrété par le gouvernement ?
Qu’en est-il de l’image de la pêche dans l’opinion publique ? Pourquoi les pêcheurs auraient-ils le droit de pratiquer leur loisir et pas toutes les autres activités pouvant être pratiquées seules…la liste est longue.
Comment est-il possible de soutenir que la carte de pêche est trop chère au regard de tout ce qu’elle permet de financer ?
Existe-t-il quelque part, ne serait-ce que les prémices du commencement d’un fondement intellectuel cohérent justifiant ces demandes ?
Comment peut-on penser sur la seule et unique base d’une non communication de la part des structures que le travail de fond n’est pas réalisé ?
Suffit-il de déclarer sur les réseaux sociaux qu’une Fédération a écrit à la Préfecture, aux parlementaires pour apporter la preuve revendiquée qu’elle, elle fait son travail ?
Il semble communément admis que la pêche pratiquée individuellement ne pose pas de souci sanitaire particulier mais l’enjeu n’est pas là. Le fait de pouvoir pratiquer une heure dans un rayon de 1 kilomètre est une bonne nouvelle pour celles et ceux qui peuvent le faire. Ce n’est certainement pas cette situation, soit dit en passant, discriminante pour les pêcheurs en fonction de leur situation géographique, qui rend la vie plus triste ou moins triste.
Quand on tape sur la FNPF aussi fortement qu’actuellement, pense-t-on dans le même temps à tout ce que permet son importance au sein du réseau des SAAPL et même au-delà ? L’indécence de certaines attaques qu’elle subit interpelle au plus haut point : plusieurs millions d’euros chaque année pour soutenir les emplois, soutenir les études visant à actualiser les connaissances scientifiques, soutenir la restauration de la continuité écologique, l’amélioration de la fonctionnalité des écosystèmes aquatiques, la protection des espèces piscicoles, les actions d’éducation à l’environnement avec les scolaires, les initiations à la pêche, la surveillance du domaine piscicole, le contrôle de l’exercice du droit de pêche, la défense des pêcheurs dans les instances décisionnelles départementales, régionales et nationales...etc etc. La liste est longue. Je ne vois personne s’en féliciter et pourtant il y a de quoi être fier d’acheter sa carte de pêche et fier de savoir à quoi est utilisé cet argent. Il semble que cet acte militant est fondamental.
La pêche génère 2 milliards d’euros de retombées sur le territoire national chaque année. Affaiblir de la sorte la tête du réseau des SAAPL aura quelles répercussions sur l’écosystème pêche ? Les entreprises vendront-elles toujours autant de matériel si on affaiblit la FNPF et son réseau (baisse des moyens, baisse des actions de communication et de valorisation de ce loisir qui alimenteront inéluctablement un cercle vicieux…).
Comment peut-on décemment en appeler à ne plus prendre sa carte de pêche ?
Moins de pêcheurs engendrera inévitablement une disparition d’AAPPMA, donc une réduction du maillage associatif territorial. Les Fédérations auront moins de moyens et moins d’existence et de crédibilité politique auprès des partenaires et forcément la qualité des services proposés aux pêcheurs diminuera. La pêche privée ne pourra que s’en réjouir et se développera sans que personne ne puisse gérer et contrôler les tarifs d’accès à cette pêche privée.
Acheter sa carte de pêche est un acte militant qui permet tant de choses au-delà du simple fait de pouvoir aller à la pêche.
La démagogie n’a jamais été aussi présente. Sociologiquement parlant, les analyses et les études sont stimulantes pour comprendre les mécanismes de cette situation ubuesque.
Il ne faut pas se tromper de cible, et encore moins se tromper de combat.
Il semblerait tellement plus juste et pertinent que cette énergie soit dépensée à de vrais sujets sociétaux (réchauffement climatique, chômage, fermeture des petits commerces, là encore la liste est tellement longue). Ce sont réellement ces problématiques centrales qui ont un impact sur le bien-être de chacun, aujourd’hui comme demain, sur le long terme et certainement pas une impossibilité de pratiquer la pêche pendant quelques semaines.
Pendant qu’on vocifère sur des non sujets, les vraies injustices, celles qui sont fondées et argumentées ont encore de belles raisons de prospérer…
Beaucoup de Fédérations se substituent aux AAPPMA qui ne remplissent pas les missions pour lesquelles elles ont un agrément. Beaucoup de Fédérations compensent par une communication bien sentie le silence assourdissant de certaines AAPPMA dans la valorisation du loisir qu’elles sont censées valoriser. Bon nombre de Fédérations ne relayent sans doute pas suffisamment les informations reçues de la FNPF auprès des AAPPMA et par voie de conséquence auprès des pêcheurs.
Il y a un souci de communication global et personne ne le remet en question. Le travail de fond est pourtant en cours à la FNPF. Combien des personnes qui critiquent le tour de France ont toutes les cartes en main pour juger de sa pertinence ? Combien des détracteurs du tour se sont déplacés sur les villages pêche mis en place sur chaque ville de départ et/ou d’arrivée ? L’impact positif en termes de visibilité du loisir pêche et de son organisation est pourtant colossal.
Qu’il faille que la FNPF communique davantage directement auprès des pêcheurs est une idée intéressante mais est-ce que cela changerait vraiment quoi que ce soit ? Pour s’en faire une idée, il suffit de regarder le nombre de vues ou de réactions des documents techniques, des actions de communication, des films de valorisation que suscite leur partage sur les réseaux sociaux ou les sites internet en comparaison aux communications d’empoissonnements en truites arc-en-ciel.
Nombreuses sont les personnes à s’exprimer de façon péremptoire sur des sujets qui échappent totalement à leurs champs de compétences. Le vrai danger est là et il est inutile de le chercher ailleurs. Pourquoi hystériser systématiquement les débats autour de la pêche ? Des discussions posées autour d’éléments factuels sont les seules garantes de l’espoir d’avancer dans une logique de consensus.
S’investir dans le réseau des structures est vital pour le réseau et donc pour la pérennité de notre loisir. La communication récente de Jean-Baptiste Morel à ce titre est un formidable exemple de ce qu’il faut faire. Il faut se présenter aux élections des AAPPMA et œuvrer à leurs destinées.
Combien de personnes revendiquent leur échec dans leur tentative de faire évoluer les choses comme preuve des dysfonctionnements au sein du réseau ? Quand un objectif n’est pas atteint, c’est souvent la stratégie qu’il faut revoir.
Celles et ceux qui perdent souvent à un jeu de société ont plusieurs manières de l’expliquer : soit leurs adversaires sont plus forts qu’eux et il est honnête de le reconnaître, soit les règles du jeu ne sont pas bonnes et c’est donc de la faute du jeu lui-même. C’est une façon de masquer son incompétence en faisant porter la responsabilité sur autre chose que sur soi-même.
Il me plait souvent de rêver à des participations massives aux assemblées générales des AAPPMA ou chacun pourrait s’exprimer dans le respect des idées des autres avec comme seule motivation l’atteinte d’un consensus global.
« L’ennemi est bête, il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui » P. Desproges