Géovan

Les conditions de pêche à l'ouverture de la truite 2022

truite 2022

A quelques jours de la date fatidique, les prévisions météo des jours prochains sont désormais suffisamment fines pour connaître les grandes lignes des conditions de pêche de ce samedi tant attendu. Voici un petit tour d'horizon (non exhaustif) de la situation dans les principales régions salmonicoles françaises :

Texte

Un tendance globale à l'étiage...

L'hiver 2021/2202 s'inscrit dans le contexte de changement climatique que nous remarquons particulièrement ces dernières années : il fut marqué d'un temps doux, sec et calme. Quelques chiffres à titre d'information (sources Météo France) : 

  • plus 1.2°C de température moyenne au niveau national,
  • moins 41% d'enneigement sur le massif alpin dans sa globalité (les déficits étant bien plus importants sur les versants italiens et les départements les plus au sud),
  • moins 50 à moins 80% de précipitations sur les régions méridionales.

Malgré une longue période désespérément anticyclonique, les désormais classiques crues hivernales sont encore venues entacher la reproduction des truites, dans les Pyrénées en particulier : en effet, si l'ouest et le centre de la chaîne présente un bilan hydrique satisfaisant en matière de cumul total, ces précipitations sont survenues brièvement, de manière soutenue et dans une ambiance chaude, ce qui a provoqué une fonte massive et brutale du manteau neigeux à basses et moyennes altitudes. Lionel Armand, guide de pêche béarnais, revient sur ces épisodes :

"2 crues exceptionnelles ont frappé nos vallées des Pyrénées : la première le 10 décembre 2021 et la seconde le 9 janvier 2022. Attendez-vous à ne pas forcément retrouver les parcours comme vous les avez laissés l'an passé. Certains tronçons de rivière coulant sur les alluvions ont été déportés de plusieurs mètres au gré des embâcles et des affaissements de terrain.

Pas la peine de vous faire un dessin, la reproduction sera quasi nulle cette année avec ces deux crues connues aux pires moments. Le recrutement sera très faible à l'automne prochain. Très peu de femelles ont retardé leur ponte à janvier. Et souvent, les pontes à cette époque sont pauvres en ovocytes. Il faudra encore plus s'inquiéter cette année de notre manière de déambuler dans la rivière à l'ouverture, afin de préserver les frayères et le peu qui peut être sauvé. Pensez-y, ce sont ces quelques survivants que nous retrouverons durant la saison 2024..."

En matière de météo cette semaine, d'ici le 12 mars, le temps devrait considérablement se radoucir (terminées les gelées du week-end dernier et d'hier) sans toutefois déclencher une fonte trop importante sur les massifs montagneux où la neige n'est réellement présente qu'à haute altitude : ce contexte est absolument parfait pour entrevoir de belles pêches, en prenant soin de soigner la discrétion tant au niveau de l'approche que de la présentation, vu les débits parfois faibles.

Image
Clarée
Légende
Un sud de massif alpin particulièrement déneigé en ce début mars...
Texte

Des eaux basses et claires dans les Alpes et les Pyrénées...

Les conditions de pêche sont ainsi remarquablement homogènes sur nos massifs français à quelques jours de l'ouverture :

Au niveau du massif alpin, les rivières sont généralement proches ou carrément au niveau d'été comme en Savoie, territoire de guidage de Jimmy Maistrello

"Concernant la pêche en Savoie, nous sommes sur des conditions limite étiage. Pluviométrie très faible, un bon enneigement des sommets certes, mais cette réserve d'eau ne sera pas suffisante ni vraiment bénéfique à long terme... Pas de précipitations importantes prévues, donc peu de risques de retrouver des rivières en crue pour l'ouverture... Je suis plutôt pessimiste (c'est rare), je préférerais vous annoncer de jolis débits avec une fonte lente et une stabilité thermique mais pour le moment ce n'est pas le cas..."

Plus au sud des Alpes, les conditions d'enneigement se dégradent encore pour devenir historiquement faibles dans les départements 06, 04 et 05, comme en atteste  Jean-Michel Brunet, guide de pêche basé près de Briançon :

"De mémoire, je n'ai jamais observé un enneigement aussi faible un début mars ! Ceci va faciliter l'accès aux rivières du Briançonnais et le soleil du milieu de journée devrait booster l'activité des truites que l'on voit déjà s'alimenter ces derniers jours en passant sur les ponts de la Clarée et de la Guisane. De belles perspectives à court terme donc, mais beaucoup d'inquiétudes pour l'été à venir".

Image
Chéran
Légende
©Jimmy Maistrello
Texte

Dans les Pyrénées, le stock de neige en altitude (au-delà de 1800m) est meilleur que dans les Alpes. Nos observateurs de terrain sont unanimes : le temps doux et plutôt sec de la semaine devrait offrir d'excellentes conditions sur les rivières moyennes à grandes des Pyrénées, voici à titre d'exemple les retours de Pierre Adrien Gineste sur la vallée de l'Adour (65) :

"Après un hiver d'une rare régularité sur le massif pyrénéen, les cumuls de neige sont bons dans les vallées de l'Adour, ils laissent présager d'un niveau d'eau correct tout au long de la saison et on l'espère un étiage tardif. Petit bémol toutefois lié à la crue de début janvier et son impact sur la reproduction... La semaine incertaine accompagnée d'une remontée des températures devrait nous offrir de bonnes conditions pour cette ouverture 2022 que j’espère riche et heureuse pour tous."

Clément Latapie en Vallées des Gaves (65) :

"Les sommets sont blancs depuis début décembre, on constate à l'heure actuelle un stock de neige encore bien présent au dessus de 1800m (cumul de 2m environ au delà de 2000m). Les nuits sont relativement fraîches et la météo n'est pas catastrophique, ce qui nous assure que la fonte ne débutera pas de suite. J'ai envie de dire que les voyants sont au vert afin que cette ouverture 2022 crée de beaux moments de pêche et de convivialité tant sur le Gave de Pau que sur l'ensemble des cours d'eau pyrénéens." 

Et Lionel Armand en 64 :

"Une ouverture à prédire avec de bons niveaux dans l'ensemble, voire un poil bas. Les voyants sont donc au vert sur le bassin des gaves dans les Pyrénées-Atlantiques (Saison, Gave d'Ossau, Gave d'Aspe, Gave d'Oloron, Gave de Pau et leurs affluents). Quelques pluies sont attendues durant la semaine mais elles ne devraient avoir qu'un impact relatif sur la courbe des débits."

Image
gave Olorn
Légende
©Lionel Armand
Texte

... sauf au Pays-Basque où les débits sont plus conséquents

Dans le contexte général précédemment décrit, l'ouest de la chaîne pyrénéenne fait figure d'exception, comme nous l'explique Glenn Delporte :

"Les choses se présentent plutôt bien pour l'ouverture 2022 et les premières semaines de pêche sur le bassin des Nives. À contrario de nos voisins pyrénéens, les niveaux d'eau sont plus que corrects. En effet, les 2 importants épisodes pluvieux de cet hiver ont à priori bien rechargé les nappes. La lame d'eau n'est jamais descendue en dessous de 60cm à Osses (ce qui correspond au niveau de début d’étiage + 10cm). On ne le dira jamais assez, mais les conditions hydrauliques favorables facilitent toujours la pêche : poissons plus à l’aise, moins peureux, plus faciles à leurrer. Aujourd’hui le 6 mars, la grande Nive est à 86cm à Osses après un nouvel épisode pluvieux arrivé en fin de semaine.

La grosse crue de début décembre nous a fait trembler et malheureusement, beaucoup de riverains et d’acteurs économiques de la vallée ont été une nouvelle fois touchés. Le malheur des uns fera peut-être le bonheur des autres en ce début de saison. En effet, des tonnes de truites arc-en-ciel se sont retrouvées sur la Nive des Aldudes et la grande Nive. C’est un peu comme si un énorme « coto intensivo » à la mode avait ouvert au Pays Basque! Chacun pourra juger de l’affaire selon sa vision personnelle et je ne développerai donc pas le sujet.

Niveau reproduction, très peu de nids avaient été observés avant la crue de décembre. Une dizaine de jours après, ce fut l’explosion sur toutes les zones favorables du bassin. Cependant, la seconde crue de janvier devrait logiquement avoir un impact sur la production d’alevins. Je reste optimiste sur ce point car je sais que la reproduction s’étale vraiment dans le temps et dans l’espace sur les Nives. Les premiers nids apparaissent mi-novembre sur les affluents de la grande Nive alors que les derniers sont creusés courant février sur le haut de la Nive des Aldudes. Voyez l’écart et donc la robustesse de la population !"

Image
Nives
Légende
©Glenn Delporte
Texte

Une neige rare et des débits faibles en moyenne montagne

Que ce soit dans les Vosges, le Jura ou le Massif Central, la neige fait grandement défaut à l'heure actuelle. Notre auteur Quentin Ducreux se fait l'écho des sommets de Franche-Comté :

"En Franche-Comté l’ouverture 2022 s’annonce relativement compliquée. L’étiage hivernal est bien installé et semble vouloir se prolonger durablement. La faute à un anticyclone durable et un enneigement déficitaire, n’en déplaise à un certain président de conseil départemental. Le printemps s’annonce de plus très sec (et il va falloir s’y faire).

Depuis plusieurs semaines le temps est très ensoleillé mais des nuages pourraient s’inviter dès vendredi. Si ces conditions favorisent l’émergence des alevins, elles ne facilitent pas la pratique de notre loisir. Ainsi, au 7 mars, le débit de la Bienne est presque 4 fois inférieur au module interannuel, celui de l’Ain également. Les cours d’eau plus modestes comme la Cuisance, la Saine ou la Valserine connaissent des conditions semblables. Eau froide, niveaux bas et forte luminosité rendront les poissons très méfiants. Les truites observées ces derniers jours tournent la plupart du temps dans des calmes assez profonds ou le long de berges bien ensoleillées.

Le pêcheur voulant réussir en ce début de saison se fera donc discret et profitera du temps de midi et des heures les plus chaudes de l’après-midi où un regain d’activité intéressant pourrait avoir lieu, si la grisaille annoncée ce week-end laisse percer quelques éclaircies. Les pêcheurs à vue pourront tirer leur épingle du jeu avec ces niveaux dignes d’un début juin et des poissons montant se nourrir sur les gravières au plus chaud de la journée. Il sera alors peut-être possible de faire quelques poissons en surface. Malgré ces difficultés, sachons profiter de cette époque d’eau fraîche et de fonds propres, un luxe que chaque Franc-Comtois sait aujourd’hui apprécier tant ils se font rares.

Profitons aussi de ces moments de retrouvailles au bord de l’eau pour mettre de côté nos guerres intestines et échanger de manière constructive pour l’avenir de notre passion et de ces milieux indispensables."

Image
pêche Jura
Légende
©Quentin Ducreux
Texte

Constat identique au sud du Massif Central où les rivières lozériennes, gardoises et aveyronnaises ne seront alimentées que par des eaux de pluie... si les niveaux sont généralement bas à moyens dans ces régions depuis plusieurs semaines, un épisode cévenol pourrait bien venir jouer les troubles fêtes au sud du secteur (et en particulier en Pyrénées-Orientales, sud Aveyron, Hérault et sud Lozère), tenez-vous informés de l'évolution des prévisions météo !

Comme ailleurs, les eaux seront froides (les gelées étaient nombreuses ces derniers jours dans ce flux de nord-est froid) et il vaudra mieux privilégier les rivières les mieux exposées et/ou issues de résurgence ou de sources à plus basses altitudes (Dourbie, Sorgues de Sainte Afrique par exemple).

A l'ouest du massif, Julien Barret, animateur à la FDAAPPMA87 nous informe que la Vienne sur le secteur d'Eymoutiers est actuellement à 6,8m3 ce qui est un débit correct pour la saison et normalement cela ne devrait pas trop bouger d'ici l'ouverture !

Image
Tarn
Légende
Sécheresse marquée en sud-aveyron en cette fin d'hiver
Texte

Des belles perspectives sur les rivières de régime pluvial

Si l'on descend encore en altitude, nous nous retrouvons sur les cours d'eaux français de régime purement pluvial. Petit tour par le nord-ouest où Jean-Baptiste Vidal annonce la couleur en Bretagne :

"L’hiver breton aura été plutôt sec avec quelques coups d’eau et crues mais très rares par rapport aux années précédentes. Globalement en 2021 les précipitations auront été moins abondantes que la moyenne de référence (1981-2010). Les niveaux actuels à quelques jours de l’ouverture sont donc corrects mais plutôt moyens voire bas pour la saison. Les pluies de ces dernières semaines permettent une stabilité des débits mais les nappes et zones humides ne sont pas rechargées comme elles le devraient.

Espérons un printemps humide pour nous assurer une belle saison avant l’étiage qui a tendance ces 5-10 dernières années à être de plus en plus précoce et plus long. La fraie a dû se passer correctement car les coups d’eau d’automne ont permis aux truites et migrateurs de monter assez haut sur les têtes de bassins et tributaires. De belles frayères étaient visibles mi-décembre/courant janvier.

Pour l’ouverture, toutes les techniques pourront donc être employées du fait de ces niveaux et si les températures restent douces les truites devraient s’activer pour se refaire une santé. Bien sûr les poissons seront plutôt à aller chercher près du fond et la noyée, nymphe au fil et le streamer resteront les techniques reines comme à l’accoutumée.

Insister sur les bons secteurs, en pêchant lentement entre 12h et 16h devrait vous permettre de prendre vos premières truites à la mouche. Aux heures les plus chaudes quelques sedges, petits pléco et peut être quelques baetis voire march brown (de plus en plus rares) devraient éclore et faire gober quelques truites. Les petites rivières et tête de bassin seront donc à privilégier pour tenter d’ouvrir le bal en sèche. Attention à ne pas marcher dans l’eau avant le 15/04 voir début mai pour ne pas piétiner les alevins de truites et de saumons encore peu mobiles et dans le substrat du fond notamment des radiers et queues de pool. Renseignez-vous localement concernant l’autorisation de la pêche en wadding."

Image
pêche Bretagne
Légende
©Jean-Baptiste Vidal
Texte

Dans le Var, la situation est identique avec encore plus de douceur, comme nous l'explique Vincent Petit de l'AAPPMA du Gapeau :

"Cette année sera particulière: le manque d’eau est criant. La pluviométrie a battu des records de minimales en automne/hiver, les prélèvements agricoles et particuliers ont été considérables, les prélèvements en eau potable continuent eux aussi d’augmenter et enfin pour couronner le tout, le prélèvement à but commercial d’eau mise en bouteille a vu son quota autorisé multiplié par deux... Ajouté à cela le problème de continuité écologique massif sur mon fleuve de coeur, j’ai décidé cette année de m’investir plus encore dans mon Aappma, La truite du Gapeau, pour essayer à notre niveau d’agir sur la gestion de notre patrimoine et des ressources halieutiques. 

J’aime à faire un repérage une semaine avant l’ouverture pour prendre un maximum d’informations et pour faire monter un peu la pression. Arrivés sur place cette année, on s’aperçoit tout de suite que les débits d’eau sont extrêmement faibles. En plus d’avoir un niveau extrêmement bas pour la saison, l’eau est transparente, une turbidité quasi inexistante. Ces deux informations nous permettent déjà de prendre des précautions particulières pour notre pêche. La discrétion sera de mise : allonger son bas de ligne, diminuer son diamètre et approcher les rives doucement avec discrétion. La température est à 9°C de moyenne et 10°C dans sa partie aval. Nous sommes proches de la température optimale pour l’activité des truites, normalement atteinte entre mai et juin. Cette année, je ne négligerai donc aucun poste, même ceux où elles se tiennent en juin/juillet.

Une lueur d’espoir, pour une ouverture réussie, surgit à la lecture des sites météorologique. En effet la pluie est annoncée pour la fin de semaine. Et là, si elle vient, nul doute que les poissons se mettront en activité. Mais quand sera-t-il de la suite de la saison et malgré les danses indiennes que nous ferons, la peur d’une énième sécheresse plane..."

Image
Gapeau
Légende
©Vincent Petit
Texte

L'étiage aussi présent sous les barrages !

Sur les tailwaters françaises, bien que moins soumises aux fluctuations hydrologiques car tamponnées par les barrages en amont, la météo hivernale a aussi eu un impact : les barrages retiennent l'eau qui manque, les affluents coulent peu ou pas... Régime sec aussi de mise ! Les exemples sont multiples, comme sur l'Orb (34) où les pluies du week-end pourraient changer la donne ou le Bas Verdon, surveillé par Ludovic Laton de l'AAPPMA locale :

"Ici, sur le Bas Verdon, il n’y a pas vraiment eu de précipitation depuis décembre. Pire, il y a eu beaucoup de vent. Les nappes sont basses et le stock d’eau n’y est pas. En tête de bassin sur le Haut Verdon, il y a peu de neige. Tous ces éléments nous inquiètent pour le reste de la saison. 

Un paramètre important à prendre en compte c’est qu’il y a eu très peu d’éclusées sur le Bas Verdon, on peut s’en réjouir, car ces dernières ont de nombreux impacts sur les milieux aquatiques. Les frayères n’ont pas été très impactées pour le coup. Et cette année, le nombre de nids observés atteint celui d'une année record. Il faut cependant relativiser car nous sommes sur milieu dégradé et artificialisé. 

Habituellement, le week-end de l’ouverture, il y a toujours des éclusées sur le Bas Verdon à l’aval de Vinon. Cette année, il n’y en aura pas, EDF nous précisant qu’ils sont en situation de crise avec la gestion des lacs. Pour les pratiquants qui viennent juste pour l’ouverture, ou en début de saison, vous allez être confrontés à une dure réalité. Cela doit faire une vingtaine d’années que cela n’est pas arrivé. L’avantage c’est que les impacts des éclusées vont diminuer. Avec le changement climatique et toutes les contraintes qui existent sur ce territoire, on est habitués à voir le verre à moitié plein...

Du coup, nous allons doubler notre communication pour sensibiliser les pêcheurs à ne pas traverser le cours d’eau afin de ne pas impacter les frayères (la pratique de la pêche étant interdite les pieds dans l’eau jusqu’au 31 mars dans tout le Var et jusqu’au 30 avril sur le No-Kill de Gréoux/St Julien.) En effet, comme chaque année, nous réalisons le suivi de frayères à truite. Ce que nous avons mis en avant, c’est sur la partie qui est soumise aux éclusées, la très grande majorité des frayères se trouvent entre 20cm et 2m de la berge, à une profondeur comprise entre 20 et 50cm, Notre doctrine est d’éviter d’accentuer les impacts sur un milieu déjà en souffrance, c’est pour cela que nous sensibilisons le plus possible. 

Pour la pratique de l’halieutisme, la gravière Notre Dame des Tousques, près de la Durance, sera ouverture au prélèvement dès le 12 mars pour les truites arc-en-ciel. Le petit ruisseau du Vallon du pont à La Verdière fera l’objet d’un déversement de truite arc-en-ciel afin de permettre d’étaler la pratique de la pêche sur tout le territoire cantonal. Malheureusement, en ce début d’année, le ruisseau de la Source de La foux à Ginasservis étant sec, il n’y aura pas de déversement de truite.

A ce jour, les services de météorologie annoncent quelques dégradations pour ce week-end et la semaine qui suit, les quantités de pluie annoncées ne sont pas très fortes mais on prend tout ce qui arrive. Le froid revient aussi, ce qui risque de caler les poissons. En bref, travaillez votre présentation, les poissons vont être méfiants et difficiles comme en été,... "

Image
Bas Verdon
Légende
©Ludovic Laton
Texte

Sur la Durance proche, Bernard Galiano profitera aussi de la douceur du milieu de journée sur les parcours situés sous le barrage de Serre-Ponçon, où les eaux sont aussi particulièrement claires : "Ne nous voilons pas la face, cette année l’épaisseur de neige n’a pas été aussi importante qu’on l’aurait souhaité. Alors même si la fraîcheur est encore bien présente en altitude et maintient le « pull » neigeux (peut-on encore parler de manteau?) sur les sommets, un certain manque d’eau vient imposer une difficulté supplémentaire à une grosse partie des cours d’eau haut-alpins... En revanche, les conditions de pêche me paraissent optimales pour les moucheurs que nous sommes. Rassurons-nous, nos partenaires de jeux sont toujours bien présents et mes dernières ballades au bord de l’eau semblent dévoiler une fraie plutôt satisfaisante… Le 12 Mars, je choisirai surement un parcours de plaine susceptible d’offrir des moments d’émergence intéressants aux heures les plus chaudes de la journée. Mais avant cela, une prospection en nymphe au fil ou à vue le matin me permettra, j’espère, de tirer mon épingle du jeux et de savourer les premières sensations d’un combat avec une belle truite…"

Image
Durance
Légende
©Bernard Galiano
Texte

Bilan

Si le contexte hydrologique est très préoccupant à moyen terme, cette ouverture 2022 se présente sous les meilleurs auspices dans bon nombre de régions françaises : la neige ne fond pas en montagne, les grandes rivières, avec leurs eaux "pas trop froides" et leurs niveaux "moyens/bas" seront particulièrement attractives notamment pour le pêcheur à la mouche. Seul le combo étiage sévère + eaux froides pourrait compliquer la donne à basse altitude et/ou dans les régions particulièrement touchées par la sécheresse en cours... mais le radoucissement prévu en fin de semaine pourrait faire gagner quelques précieux degrés et décupler là aussi l'activité des poissons !

Bonne ouverture à tous !

Géovan

A propos de l'auteur