Géovan

Le Luchonnais, Terre d'Oô (2/2)

Pêche Luchon

Après vous avoir fait poser vos mouches sur les écrins cristallins des lacs d’altitude des montagnes luchonnaises, il est temps de redescendre dans la vallée afin de découvrir les rivières et torrents qui en dévalent. La région de Luchon en Haute-Garonne est un véritable paradis pour le pêcheur à la mouche tant la diversité et la qualité de pêche offertes sont ici excellentes. La Pique, le Lis et autres Neste d’Oô ou d’Oueil sont des noms qui résonnent aux oreilles des pêcheurs pyrénéens, mais aussi bien au-delà des limites du massif, du fait de leur renommée... Partons à leur rencontre !

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De la pente et des turbulences...

En analysant sur une carte IGN le chevelu des cours d’eaux et autres rus qui s'écoulent artistiquement dans cette belle région montagneuse, l’évocation d'un pays de pêche s’impose immédiatement. Ici entre les contraintes du relief et les pentes prononcées, torrents et rivières se fraient un itinéraire tortueux. De ces tumultes aquatiques naissent des courants et contre-courants qui, en se faufilant entre les chaos rocheux, créent de multiples coulées propices à la pêche à la mouche.

Ce profil torrentueux des rivières luchonnaises ravira les adeptes de la pêche en eau rapide comme il pourra déconcerter les aficionados des chalkstreams ou autres rivières de plaine. Dompter les courants vifs s’apprend en pratiquant régulièrement et se révèle sans conteste la meilleure des écoles de pêche à la mouche. En fonction de l’altitude et du foisonnement végétal, il faudra parfois adapter la longueur de votre canne à mouche afin de prospecter facilement. La pêche en eau rapide peut ne pas toujours se pratiquer avec une 10 pieds !

Bien que soumis pour certains à des perturbations dues à l’hydroélectricité, l’état sanitaire des biotopes aquatiques est ici très satisfaisant avec la présence avérée de l’endémique et rare desman des Pyrénées par exemple. Le visionnage des vidéos de pêche électrique faites par la FDAAPPMA 31 ne fera que convaincre les plus méfiants sur l’état des populations de truites sauvages dans le Luchonnais.

On ne peut que souligner l’action de l’AAPPMA locale qui a cessé depuis longtemps tout alevinage afin de se consacrer au travail sur le milieu, améliorant ainsi les capacités d’accueil et favorisant le fonctionnement des écosystèmes.

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Neste de Garin
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... mais pas que !

Comme évoqué plus haut, l’aspect torrentueux des rivières qui coulent ici les destine principalement à une prospection "eau rapide" en sèche ou en nymphe. Malgré tout, Il serait réducteur de cantonner à ce type de pêche les rivières luchonnaises tant la diversité des profils est grande lorsque l’on connait la zone plus en détails.

Des secteurs assagis, plus lents et moins tumultueux permettent une passionnante pêche sur gobages. C’est le cas des portions captées pour les besoins hydrauliques. Avec leurs débits moindres, elles offrent des plats propices aux longues dérives et à une pêche fine exigeante. Ces secteurs restent d’ailleurs pêchables et attractifs sur une période plus longue car ils sont moins soumis aux fluctuations des débits saisonniers en raison du captage d’une partie des eaux.

En effet, les rivières luchonnaises sont sous l’influence d’un régime nival sévère qui induit des débits changeants. Cette caractéristique doit vous inciter à bien choisir vos dates de séjour sous peine de vous retrouver avec des eaux de fonte. Les périodes qui s'étendent de l’ouverture au mois d’avril et de la fin mai à la fermeture offrent des conditions de pêche à la mouche généralement optimales sauf événement climatique particulier. Le désordre dû au réchauffement climatique modifie certaines années ce calendrier saisonnier...

La taille moyenne des truites que produisent ces rivières n’est pas très élevée, c’est plutôt la grande densité d’individus qui fait leur attrait, car elle permet une pêche ludique et diversifiée dès que les poissons daignent montrer leur nez. Nous toucherons ici beaucoup de truites entre 20 et 26/27cm sur les parties basses et entre 18 et 22cm plus en amont. Des truites bien plus grosses peuplent certains postes aux capacités d’accueil plus importantes. Pour cela il faut comme d'habitude l’addition de facteurs favorables indispensables : profondeur et présence d’une cache adaptée. Elles sont cantonnées sur des parties que je ne manquerai pas de citer au travers des lignes suivantes.

Dans cet article, je n’évoquerai que les rivières principales où une sortie de pêche à la mouche peut se pratiquer dans des conditions idéales et je tairai le nom de nombreux ruisseaux et rus car il faudrait un livre pour tous les évoquer. Néanmoins je vous invite à parcourir les cartes et à aller y poser vos mouches car nombreux sont ceux qui possèdent de belles populations de truites joueuses et sauvages.

Afin de vous faire découvrir les différents secteurs de pêche, je vais diviser le territoire en trois grandes zones :

  • La basse Pique (entre Luchon et Cierp Gaud),
  • L’One et ses affluents,
  • La haute Pique et ses affluents.
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truite
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Dans les Luchonnais, le nombre et la beauté des truites compensent leur taille modeste !
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LA BASSE PIQUE

Gonflée par les eaux de ses différents affluents, la Pique en aval de Luchon est une belle rivière mesurant entre 6 et 12 mètres de large selon les secteurs, qui se prête bien à toutes les techniques mouche. Juste en aval de Luchon et jusqu’au barrage de Luret, nous sommes dans une partie pleine présentant un débit important tout au long de la saison.

Après le barrage et le captage d’une partie des eaux, nous découvrons une partie maigre à bloc totalement différente de l’amont.

Les deux secteurs proposent une pêche captivante à qui sait s’adapter. Sur les deux zones comme souvent à l’aval des rivières, la taille des poissons augmente tout en conservant des densités honorables, fluctuant au gré des capacités d’accueil des secteurs.

La partie pleine qui démarre au confluent avec l’One est un secteur qui déroutera nombre d’entre nous tant l’importance du débit et l’aspect un peu « canalisé » de la rivière perturbent sa lecture. Ici les postes sont moins marqués et se résument souvent aux sous berges. La lame d’eau est puissante et favorise tout au long de l’année une pêche à deux nymphes canne haute afin de passer au niveau des salmonidés. Billes tungstène et cannes longues trouvent ici un excellent terrain de jeu d’autant plus que la ripisylve, bien que parfois touffue, permet une pêche plaisante.

Certains secteurs un peu plus plats comme ceux que l’on peut rencontrer vers le village de Salles-et-Pratviel, peuvent se montrer aussi excellents en sèche au tout début de la saison et durant l’été. Nous noterons la présence d’un secteur « no-kill » débutant au pont de Cier-de-Luchon et se terminant au barrage de Luret. Ce parcours long d’environ 1300m est varié et agréable à prospecter avec les techniques citées plus haut et présente la particularité d’accueillir des géniteurs de la pisciculture fédérale occasionnant la prise de truites trophée. Cette pratique peu naturelle procure tout de même des sensations fortes et permet de « tordre du carbone » !

En aval du barrage du Luret et jusqu’à l’amont du village de Cierp-Gaud, la Pique est captée et présente un débit amoindri ; elle s’écoule entre des blocs, alternant radiers et secteurs un peu plus plats. Cette abondance de coups relativement lents la prédestine à une prospection en mouche sèche avec une soie naturelle. La pêche est ici technique comme sur toutes les portions à faible débit mais passionnante tant les truites peuvent se montrer suspicieuses et sélectives.

Quand les niveaux se stabilisent, les truites sont alors actives en surface dès qu’une éclosion se produit. En début de saison pendant la période précédant la fonte des neiges, les salmonidés s’activent volontiers sur les beatidés et les rhitrogena aux heures les plus chaudes. C’est d’ailleurs le moment de l'année où les poissons sont les moins sélectifs... quand ils se gavent de gros éphémères !

Durant la période estivale les truites qui fréquentent cette partie captée adoptent un comportement bien différent : en effet lors des journées chaudes et claires, elles sortent souvent le soir et les matins de bonne heure. Il faut ainsi attendre que le soleil n’embrase plus la vallée pour que se déclenchent des éclosions d’ignita. La Pique passe alors d’une rivière qui semblait morte à un milieu ponctué de multiples gobages. Cette activité augmente crescendo au fil de la soirée jusqu’à atteindre son paroxysme juste avant l’heure légale. Les imitations de BWO sont alors prises à l’unique condition de présenter une dérive harmonieuse, j’ai vécu des moments extraordinaires dans ce laps de temps pourtant très bref.

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Pique
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La basse Pique captée, terrain idéal pour une pêche fine en sèche
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L’ONE ET SES AFFLUENTS

L’One

Née du brassage des eaux vives des Nestes d’Oô et d’Oueil ainsi que du cascadeur ruisseau de Garin, l’One serpente au gré des virages longeant la route qui conduit au col de Peyresourde. Son parcours torrentueux et torturé est le fruit des exubérances du relief et autres ruptures de pente qui ponctuent son écoulement. Bien que peu éloignée de la route, les accès à ses berges s’avèrent parfois compliqués surtout entre la sortie de Luchon et le premier pont que l’on croise en montant.

Dans sa partie inférieure, de sa confluence avec la Pique jusqu’à la centrale électrique du lac d’Oô, nous sommes sur un parcours de street fishing, la rivière déambule au milieu des habitations et l’accès est facile. Une bonne paire de waders est tout de même requise lorsque la rivière passe entre deux maisons ! Le cours de l’One, bien qu’assez rectiligne sur ce secteur, possède de nombreux coups variés grâce aux blocs qui parsèment son lit ; certains postes sont bien marqués avec parfois un peu de profondeur.

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Neste de Garin
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Comme souvent sur les rivières perturbées par l’activité hydroélectrique, des coups d’eau irréguliers et soudains peuvent perturber durablement la pêche et clouer le bec des salmonidés. Lors de ces lâchers, la rivière se transforme et au désespoir des pêcheurs, la plupart des postes sont gommés... Pour éviter cette contrariété, je vous invite à être vigilant et à bien surveiller les niveaux. Toutefois, lorsqu'il est "en place", ce secteur est propice à toutes les techniques mouche, mais en raison de sa diversité de coups, j’aime le prospecter en tandem sèche/nymphe. Les dérives réalisées avec cette technique sur les fins de radiers se concluent souvent par de belles touches.

Ici les caches sont nombreuses et la densité de truites profitant de ces nombreux abris est conséquente, une surprise avec un poisson de belle taille n’est pas exclue. J’ai souvenir d’une casse retentissante sur le coup marqué au pied du petit Supermarché de Luchon !

En amont de la centrale lorsque l’on quitte la commune de Luchon, l’One rentre dans des gorges étroites et difficiles d’accès, d’où ressortir est parfois compliqué. Sur certaines portions de rivières, des embâcles obstruent l’écoulement et compliquent aussi la progression au milieu du chaos rocheux. Son débit se réduit lui aussi car nous nous trouvons en aval d’une autre centrale. Cette partie captée est sauvage et peu fréquentée du fait de ses accès, la densité de truite est relativement bonne.

En amont de la centrale et jusqu’à sa rencontre avec les Neste d’Oueil et d’Oô, la rivière retrouve alors un débit plein. Les truites y sont assez nombreuses mais compliquées à pêcher à la mouche du fait de l’encombrement des berges et de la violence du courant.

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truite Luchon
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La Neste D’Oueil

Ce beau et puissant torrent, lorsqu’il croise le cours de la Neste d’Oô, donne naissance à l’One sur le bas du beau village de Trebons-de-Luchon, à proximité de la route du col de Peyresourde.

Cette sublime rivière totalement naturelle sur tout son parcours, serpente au milieu des pâturages d’une des plus belles et attachantes vallées du Luchonnais. Contrairement aux autres rivières du secteur, elle bénéficie d’une exposition sud et l’activité des truites qui hantent le dessous de ses berges est, certaines années, plus précoce. Cette caractéristique la rend aussi plus réactive à l’eau de neige quand le soleil printanier éclaire chaudement les crêtes qui l’entourent et son cours moins rocheux et plus terreux que ses voisines la fait se teinter plus rapidement.

Comme sa voisine dévalant de la vallée d’Oô, sa partie aval entre Trébons-de-Luchon et St-Paul-D’Oueil présente un cours encaissé et encombré, pas toujours facile à prospecter avec une canne à mouche. Cela offre tout de même un habitat de qualité à de nombreuses truites à la robe somptueuse. Bien que je ne fréquente que peu ce secteur, je le réserve aux pêches estivales, lorsque l’ombre et la tranquillité sont gages de truites dehors. Votre unique rencontre avec un être vivant se fera souvent ici avec quelques biches en vadrouille ou un cerf recherchant la fraîcheur.

De St Paul d’Oueil jusqu’à Bourg d’Oueil, les accès sont faciles et la rivière, bien que pas très large, reste très agréable à pêcher à la mouche. Vaquant au travers de prairies, vous veillerez à ne pas marcher au beau milieu de celles-ci tant que la fauche n’a pas eu lieu !

En gestion patrimoniale depuis de nombreuses années, les truites profitent de l’exposition et de la richesse de la rivière pour avoir une croissance beaucoup plus rapide que sur les autres rivières du territoire, en revanche elles sont aussi bien plus capricieuses. Certains jours, quand les poissons sont calés sous les rochers, on pourrait penser qu’il n’y en a pas tellement la rivière semble vide alors que d’autres fois, chaque devant de cailloux semble habité.

Deux ou trois petits ruisseaux viennent rejoindre cette rivière rive droite, ils contiennent eux aussi quelques truites et sont prospectables pour ceux qui sont adeptes des pêches de précision.

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Pique
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La Neste d’Oô

La Neste d’Oô est également moins dérangée par la fée électricité, son lac éponyme régule toutefois légèrement son débit, lui évitant d’ailleurs quelques coups d'eau importants. C’est une rivière de montagne où la gestion patrimoniale permet un excellent recrutement en truitelles... En résulte une explosion des populations sur certains secteurs...

Nous la diviserons en deux parties bien distinctes de par leurs caractéristiques topographiques :

  • La partie aval entre sa rencontre avec la Neste d’Oueil et le village d’Oô où elle est souvent étroite et cascadeuse,
  • L’amont du village où elle traverse deux plateaux herbeux.

Dans sa partie aval, contrainte par le relief, la Neste d’Oô se fraie un chemin dans des pentes parfois soutenues, nous nous trouvons dans un secteur d’eau rapide ponctué de belles piscines. Les truites parfois capricieuses sont un peu plus grosses qu’en amont mais moins nombreuses, des poissons de plus de 25cm sont régulièrement pris. La progression est assez sportive sur certaines portions, mais exaltante et sauvage. Nous réserverons ce parcours plutôt à des conditions estivales lorsqu’il fait très chaud afin de jouir de températures tempérées grâce à la voûte végétale et à l’exposition.

Quelques centaines de mètres en aval du village d’Oô et jusqu’à la réserve de pêche, la rivière s’ouvre sur un plateau herbeux. Quand les eaux se réchauffent, cette partie est très agréable en sèche ou en nymphe dans un paysage sublime de moyenne montagne. Bien que la pente soit relativement faible, la rivière est assez tumultueuse et une bonne dextérité de pêche en eau rapide est indispensable afin de tromper la vigilance des nombreuses truites du secteur. Ici aussi le duo sèche/nymphe est très adapté aux multiples coulées rencontrées.

En amont du village, juste après la réserve, la rivière traverse encore un plateau qui porte encore les traces de la crue destructrice de 2013, les truites y sont nombreuses mais la taille moyenne diminue. La crue a dévasté les seuils qui servaient à maintenir des poches d’eau plus importantes... dorénavant certaines parties manquent de caches et la lame d’eau y est plus faible. Il faut remonter jusqu’à la fin de ce plateau pour retrouver des blocs et des coups marqués synonymes de poissons plus gros.

Ici les très belles prises flirtent avec les 24/25cm mais ce sont surtout des poissons entre 18 et 23 qui martyriseront vos artificielles. Cette partie est très ludique en mouche sèche avec un palmer ou une paysanne, n’oubliez pas quelques imitations de petits plécoptères sombres ou jaunes... selon le moment ils vous sauveront la pêche !

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Neste d'Oo
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La Neste d'Oo dans sa partie amont en début de saison
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En remontant toujours le cours de cette jolie rivière, nos bottes nous mènent sur le plateau d’Astau et aux alentours du parking marquant le départ du lac d’Oô. Ici la densité de truites est phénoménale, mais la taille moyenne petite. C’est l’endroit typique pour faire pêcher un néophyte, lui apprendre à lancer et à ferrer. Ma fille, lorsqu’elle avait 8 ans, a profité de ce foisonnement de truites pour découvrir ses premières émotions avec une canne à mouche à la main.

Lorsque ce plateau se termine, la rivière traverse des gorges sauvages jusqu’au lac d’Oô ; l’endroit est d’ailleurs un spot de canyoning reconnu et prisé par de nombreux pratiquants. Lorsque les gorges sont tranquilles, il est possible avec quelques précautions de pêcher les premiers mètres quand la rivière pénètre entre les parois. Elle offre ici des cuvettes où il est fort agréable de poser ses mouches dans un décor moussu et humide.

La Neste d’Oô reçoit à l’aval du village la petite Neste de Garin. Dans la partie entre la confluence et le village de Garin la rivière dévale de fortes pentes. Bien que présentes, les truites ne méritent pas une visite canne à mouche à la main tant la pente est forte et les coups éloignés et peu marqués. En revanche à partir du village et jusqu’à ses sources, la rivière est riche en petites truites sympathiques à pêcher en sèche. Seule la végétation parfois importante calmera vos ardeurs ! Avec une 7'6 soie de 3, j’y ai fait de brefs coups du soir très amusants à l’aide d’un gros palmer bi-colore. On ne peut que se délecter de l’agressivité de ces petites truites quand elles se saisissent d’une mouche sèche !

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truite Luchon
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La 7'6 #3 est la canne idéale pour l'étroite Neste de Garin
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LA HAUTE PIQUE ET SES AFFLUENTS

La haute Pique

La haute Pique qui s’écoule depuis l’Hospice de France jusqu’à sa confluence avec le Lis présente un profil torrentueux, son accès est aisé sur les premiers kilomètres en amont du premier pont rencontré en descendant de l'Hospice. La rivière s’écoule alors en bordure de route, ce n’est que plus bas, au niveau de l’arboretum de Joueou que les accès se compliquent. La rivière entre alors dans des gorges encombrées avec pas mal d’embâcles qui ne favorisent pas la pêche à la mouche et la progression sur les berges. Les truites sont ici peu regardantes sur le choix de la mouche et l’utilisation d’un palmer fera souvent l’affaire. Si les truites sont peu actives, une petite nymphe sombre utilisée au fil plaqué sera souvent prise sans hésitation. Les truites que vous prendrez ici ne seront pas très grosses mais nombreuses et très nerveuses.

En aval de la confluence avec le Lis au niveau du lieu dit de Ravi, nous retrouvons une Pique plus volumineuse sur environ 1,5 km jusqu’au barrage en bord de route. Le débit est fort et parfois perturbé par la centrale électrique en amont mais la richesse en truites est excellente. Pêches en sèche et nymphe permettent de nombreuses prises.

En dessous du barrage, débute une nouvelle partie captée s’écoulant parfois dans des gorges jusqu’à St Mamet. Elle est agréable à pêcher mais nullement extraordinaire. Un peu en amont de St Mamet et jusqu’à sa confluence avec l’One à Luchon la rivière est de nouveau pleine. La densité de truites dans cet environnement urbain est excellente et la taille des truites très satisfaisante. En fonction des niveaux et de la saison, la pêche en sèche et en nymphe fonctionnent parfaitement.

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Pique
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La Pique à la fin de la fonde des neiges, dans la traversée de St Mamet en plein débit
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Le Lis

Le Lis, affluent principal venant de la vallée éponyme voisine, présente comme la haute Pique un profil torrentueux mais il est malheureusement perturbé par l’hydroélectricité.

La partie aval est captée et alterne petite piscines et secteurs plus rapides. La densité de truites est ici variable en fonction de l’habitat rencontré. Depuis la crue de 2013, certains secteurs ont perdu leurs galets et l’eau coule au milieu de roches lisses peu propices aux salmonidés, il ne tient qu’à vous d’éviter ces parties. Ailleurs, la densité de poissons maillés est correcte et la pêche plaisante dans un environnement sauvage plutôt sympathique.

Plus en amont, nous quittons la partie captée pour poser nos waders sur le plateau du Lis. La rivière ici est pleine avec un lit ponctué de multiples blocs offrant un habitat de qualité à de nombreuses truites de toutes tailles. La pêche dans un environnement facile avec peu d’arbres est très agréable à prospecter en sèche ou en nymphe, mais là aussi vous ne serez pas à l’abri des fluctuations de niveau. Des lâchers d’eau très froide venue des lacs de montagne peuvent stopper radicalement toute activité des salmonidés. Je vous invite tout de même à prospecter ce secteur qui, quand il n’est pas perturbé, est excellent.

Sur le haut du plateau la rivière se divise encore avec une partie vers le Ru d’enfer en amont de la célèbre cascade et une autre venant du lac Vert. La pêche se fera alors dans une ambiance canyoning sportive sur un parcours fractionné de nombreuses et magnifiques cascades. Prudence lors de l’accès aux divers postes, le terrain est parfois dangereux. Là aussi la densité de poissons est variable, à vous d’explorer et de savourer ces truites de légende.

L’autre partie de la rivière longe longuement le sentier qui mène au lac vert, c’est un secteur à blocs sportif à prospecter avec pas mal de truites pas forcément très grosses mais occupant un environnement cascadeur vraiment somptueux.

Ainsi s’achève cette promenade dans le Luchonnais, où je vous invite à venir déposer vos soies dans un territoire qui reste sauvage et attachant. Les truites ne seront pas monstrueuses mais seront vectrices d’émotions fortes et de belles rencontres !

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Pique
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Le Lis, une rivière captée où il faudra soigner l'approche !
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truite Pique
Géovan

A propos de l'auteur

Originaire de Toulouse (l'accent ne trompe pas !), Lionel pêche exclusivement les salmonidés à la mouche (sèche et nymphe) dans tous les milieux qui en contiennent…