Face aux anti-pêche, serions-nous notre pire ennemi ?

pêche

Ou l’effet Streisand et la théorie de la réactance au service de la cause des antispécistes

A propos de la (sur)médiatisation des pseudo-victoires récentes de Zoopolis Paris. Depuis quelques jours, les annonces de cette association antispéciste (i.e vers une interdiction de la pêche au vif à Grenoble et Paris) font grand bruit sur les réseaux sociaux au sein de la communauté des pêcheurs. Sans aborder les questions de fond que soulèvent ces attaques, il y a un fait qui me paraît de plus en plus évident, les réactions très nombreuses des pêcheurs consécutives à chacune des récentes publications de Zoopolis leur offrent une visibilité sans précédent.

Texte

Ce fait m’évoque l’effet « Streisand », phénomène médiatique au cours duquel la volonté d’empêcher la divulgation d’informations que l'on aimerait garder cachées déclenche le résultat inverse. Dans notre cas, par nos indignations, nos commentaires et nos partages, je crois que nous faisons finalement le jeu des antispécistes ! La population de pêcheurs compte, sans commune mesure, bien plus d’individus que la population d’antispécistes, a fortiori anti-pêche. Les publications classiques de Zoopolis génèrent globalement peu de vues, que ce soit sur leur page Facebook ou leur chaîne Youtube. En revanche, toutes les publications liées à la pêche engendrent un nombre de vues et de partages considérablement plus important, en très grande partie par la communauté des pêcheurs elle-même !

Il y a un autre phénomène pervers que j’observe en lien avec ces réactions, phénomène que l’on pourrait considérer comme une forme de réactance. La réactance est, en psychologie sociale, un mécanisme de défense mis en œuvre par un individu ou groupe d’individus qui tente de maintenir sa liberté d'action lorsqu'il la croit ôtée ou menacée. Cela conduit généralement à des prises de position peu rationnelles et souvent très radicales. Est-ce vraiment un mal en soi me direz-vous ? Ce n’est là que notre liberté d’expression ! Bien entendu, sauf que ce mécanisme, la réactance, devient pernicieux lorsqu’il est utilisé par nos détracteurs pour renforcer leur communication et, une fois encore, la visibilité de leurs messages. D’autant qu’il faut bien le reconnaître, nous sommes sur ces sujets souvent divisés, parfois en contradictions, pas toujours aimables, rarement sans une certaine mauvaise foi !

Nous nous trouvons donc dans une situation assez complexe puisque d’un côté, il nous paraît indispensable de réagir, de faire valoir nos droits de réponse, de démonter l’argumentaire des anti-pêche, mais d’un autre côté, la forme actuelle de nos réactions (essentiellement via Internet et les réseaux sociaux) offre une visibilité à leurs messages qu’ils ne pourraient jamais espérer atteindre sans elle !

Pour conclure cette rapide réflexion, il me paraît aujourd’hui urgent de relativiser l’influence de ce mouvement et construire une réponse qui permette d’affaiblir et de décrédibiliser les messages anti-pêche non pas via Internet et les réseaux sociaux (car on leur offre alors cette sur-médiatisation) mais en ciblant directement les élus qui ont été séduits (dupés ?) par les anti-pêche. Cela ne doit évidemment pas nous empêcher de nous questionner sur les sujets de fond mais il faut mettre un STOP à l’effet boomerang en cours car on vient de perdre une phalange, mais attention de ne pas se faire bouffer le bras.

A propos de l'auteur

Yann est originaire de Lyon et vit à Morzine aujourd'hui. Il pêche depuis l’âge de 6-7 ans après avoir attrapé le virus grâce à ses stages de pêche estivaux à l’…