Trout Area : immersion compétition !

 truite Aréa

La speakerine annonce : « 10…9…8… », deux pêcheurs s’avancent cannes en mains, « …7…6…»,  arment leurs lancers, « …5…4…3…», dans un geste précis et rapide, ils propulsent les leurres dans les airs «…2..1.. GO ! »,  plouf, ça pêche ! très vite les premiers « fiiiish !!!!! » sont criés.  

Aucun doute, nous sommes au bord d’une aréa. Le dress code, les cannes XUL, ce mélange de concentration et d’impatience qui règne dans l’atmosphère, nous plongent immédiatement dans le monde du Trout Area Japon style. C’est un monde moderne où gaming et adrénaline sont garantis. Ici tout est différent.

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A l’heure où nous recherchons des sensations fortes, où nous courons après le temps, où la vie rime avec plaisir, la pêche de la truite en aréa est une évidence. Tout y est prétexte à la performance. Du code vestimentaire moderne, aux leurres techniques, en passant par des cannes spécifiques. Nous avons vu dans les articles précédents ce qu’est la pêche en aréa (ici) et quel matériel utiliser (ici), maintenant place à la compétition !

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Bien que l’aréa ne se pratique pas uniquement en compétition, la majorité des pêcheurs se réunissent week-end après week-end pour s’affronter.  

On trouve des circuits internationaux aux noms de sponsors, des compétitions chaque week-end en Italie ou au Royaume-Uni, des championnats rassemblant les pays de l’est comme l’ATLAS, des rencontres nationales et régionales Fipsa, des compétitions de nuit, en binôme et même maintenant en France, un circuit « so frenchy » se met en place : la truite aréa cup.

Aujourd’hui tout est possible, les limites seront seulement celles de notre imagination. 

La compétition apporte joie et plaisir mais aussi frustration, travail, remise en cause et concentration. Elle est souvent un moteur qui permet, comme dans tous les sports, de sans cesse s’améliorer. Quelque soit notre niveau, nous y trouverons des sensations fortes !

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Technique & stratégie : 

Le plaisir se trouve dans la difficulté.

Avec l’éducation des poissons, la pêche se fait de plus en plus difficile. Il y a deux pêches différentes, celle qu’on trouve juste après le repeuplement et celle qu'on rencontre bien plus tard.

Dans la première, il faut maîtriser chaque geste de façon optimale, enchaîner ses mouvements rapidement tout en étant précis. La vitesse est la priorité et les plus aguerris à ce niveau seront les meilleurs. 

Puis, dans la deuxième, vient le temps de la technicité ! Là, celui qui va trouver les patterns capables de déclencher les rares attaques, sortira son épingle du jeu. Il faut une multitude d’animations et avoir le plus possible de cordes à son arc. L’expérience et le talent feront la différence. 

Faut-il être fou pour vouloir absolument chercher la difficulté ? Vouloir se confronter aux plus éduqués des poissons et trouver dans l’adversité un plaisir certain, est le commun du compétiteur !

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Il n’existe pas encore de règlement international, et malgré une multitude de « chapelles » , la base du Trout Area dans sa version orthodoxe Japon style reste la même : la pêche se fait aux leurres, en no-kill, hameçons simples sans ardillon. Exit les leurres souples, les cuillères tournantes et les attractants. 

A l’instar du foot, les compétitions s’articulent autour de phases de poules et de phases finales :

Les phases de poules sont un point fort de ces compétitions. Elles se font sous forme de duels : 3pts pour le vainqueur, 1pt en cas de match nul et 0 pour les perdants.  A chaque duel son lot de sensations, d’adrénaline, de joies ou de déceptions. A chaque fois, tout est remis en question et tous les espoirs sont de nouveau permis. Une partie significative des participants sera qualifiée pour les phases finales. Là, les affrontements se font par petits groupes. 

Cet article ne présente pas le règlement de façon exhaustive, et je préfère vous raconter quelques expériences qui m’ont marqué et vous emmener avec moi au coeur des compétitions !

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Je me souviens encore, avec émotion, d’un duel gagné :

Me voilà côte à côte avec l’adversaire. Prêt à relever le défi.

La speakerine annonce « 30s » puis enfin  « TOP ! », c’est parti.

Mon adversaire décroche son premier poisson, de mon côté je valide le mien. Il relance, valide son premier au moment où je sens dans mon poignet la touche de mon deuxième ! Rester concentré tout au long des 10min ; chaque instant, chaque lancer, chaque touche, chaque relâche est un moment crucial. J’en suis à 5 lui à 4, puis 6 à 5. Il égalise ! 6 à 6. 7 pour moi, la speakerine annonce « 1min »,  7 à 7, « 30s », je valide mon 8ème, c’est long… encore 10 secondes interminables, et enfin : « top fini ! ».

Je sais que j’ai gagné, mais j’attends que le juge me fasse signe de la tête et que, dans un esprit sportif, mon ex-ennemi vienne me féliciter ! 

J’étais vidé, fatigué mais je volais je le jure, je jure que je volais ! 

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La terrible Golden TROUT : 

Elle se pratique en cas d'égalité. Le premier qui prend un poisson a gagné. J’y ai assisté lors d’une finale :

Les deux concurrents à égalité s’affrontent pour la victoire. Un des compétiteurs ferre un poisson, le ramène, le met dans l’épuisette, pose l’épuisette par terre, décroche, relâche son poisson et lève les bras au ciel !…. Et là, le juge le regarde, fait "non, non, non" de la tête. Dans l’excitation, le compétiteur a posé l’épuisette avec le poisson au sol invalidant, par la même... le point ! 

L’autre concurrent était resté concentré et pendant que le premier enrageait, le deuxième validait son poisson, gagnant ainsi la compétition.

Je vous laisse imaginer les sensations de joie, de tristesse et d’euphorie par lesquelles sont passés ces deux compétiteurs !

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Une dernière expérience, plus malheureuse pour moi :

Lors d’une demi-finale, nous sommes un groupe de 4. J’ai 5 poissons, le premier s’est envolé avec plus de 10 poissons mais le 2ème en a 6. Il reste 30s, je ferre mon 6ème poisson qui me permettrait de revenir à égalité et de jouer la golden trout, pour départager le deuxième du groupe et donc jouer la qualification pour la finale. C’est alors qu’au moment de mettre ma truite dans l’épuisette, elle s’en va...  je regarde ma cuillère, l’hameçon s’est cassé. Et là, tout s’écroule !

Voilà, vous l’aurez compris, ici nous ne cherchons pas des paysages sauvages ni l’évasion. Le plaisir est ailleurs. Quelque soit notre niveau de performance, il y aura des sensations, des réussites et des échecs. N’est-ce pas ça la vie ? 

Gardez l’esprit ouvert !

A bientôt !

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En savoir plus sur le Trout Area avec Vincent Petit :

Article introductif de présentation : ici

Le matériel à prévoir : ici

Le calendrier du circuit 2019 : ici

A propos de l'auteur

Pêcheur depuis l’enfance comme bon nombre d’entre nous, Vincent a commencé par pêcher les vairons dans les rivières du plateau des milles vaches en culotte courte, à l’…