Pêche en dérive : bien prospecter les caches

pêche caches

Suivant son degré d'activité, la truite va tantôt occuper des postes dits "de chasse" (veine de courant, fin de plat, radier...etc) ou d'autres appelés "postes de repos", notamment lorsqu'elle est en phase de digestion. Elle recherche alors ses habitats de prédilection qui sont généralement constitués de blocs rocheux, de berges creuses, de troncs immergés... etc. Une proportion réelle (et variable) de ces truites au repos reste toutefois capturable par le pêcheur en dérive (au toc et en nymphe au fil), à condition de présenter l'appât dans leur zone de stimulation. Cette distance varie d'une poignée de millimètres à quelques dizaines de centimètres, selon le degré d'agressivité des poissons. Voici quelques conseils pour y parvenir :

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L'importance de la précision du lancer

Lorsqu'il s'agit de déclencher l'attaque d'une truite au repos, le paramètre majeur à considérer est la précision du premier lancer car elle conditionne "l'effet surprise" obtenu. La première cartouche est la plus efficace dans cette approche, voire très souvent la seule dont vous disposez ! Ainsi, avant d'armer le tir, il faudra choisir judicieusement le point d'impact et bien se concentrer pour faire tomber votre montage à cet endroit précis. Deux cas de figure surviennent généralement :

  • lorsque l'abord de la cache est calme, le lancer doit s'effectuer dans la pénombre créée par l'obstacle, directement au niveau de la position occupée par la truite,
  • lorsque la cache est léchée par un courant, il faut alors se servir de cette veine d'eau pour "faire rentrer" l'appât ou la mouche dans la fenêtre de la truite en lançant quelques centimètres en amont.

Quel que soit le type de poste, la construction du montage doit permettre d'affiner la précision du lancer. Ainsi :

  • si l'on opère au toc, la plombée sera relativement proche de l'hameçon (quelques centimètres tout au plus),
  • en nymphe au fil, une mouche vaut mieux que deux lorsque la dérive est si courte et se résume à la simple phase de descente du montage (voir à ce sujet notre article sur le choix de pêcher à 1 ou 2 nymphes ici).
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pêche cache
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La précision du premier lancer est le point de départ névralgique d'un bon coup de ligne !
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Une offre mûrement choisie

La densité

Comme toujours en matière de pêche en dérive, le couple point d'impact/densité du montage conditionne la qualité de votre passage. Si le point d'impact est trop près du poisson relativement à la densité du montage, il passera souvent "trop haut" dans la colonne d'eau.

Au contraire, si le point d'impact est trop loin de la position occupée par la  truite relativement à la densité du montage, ce dernier va s'accrocher avant d'avoir atteint le poisson...

Pour bien comprendre comment régler la densité du montage, reprenons les 2 types de configurations évoquées précédemment :

  • lorsque l'abord de la cache est calme, il faut faire plonger son montage le plus rapidement possible "dans le sombre" du poste. On choisira donc une densité plutôt élevée : au toc, la plombée sera lourde et groupée ; en nymphe, on préférera les corps lisses et/ou les billes tungstène relativement grosses qui s'immergent vite,
  • s'il s'agit d'utiliser le courant jouxtant la cache pour y faire pénétrer le montage, au contraire, une densité trop élevée sera pénalisante car la ligne ne bénéficiera pas de la portance de la veine... Il faudra donc bien ajuster le poids de sorte que la phase d'immersion ne soit pas trop rapide ! L'objectif est de parvenir près du fond là où se trouve le poisson.
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pêche Durance
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Lorsque les blocs creux sont bordés de courant, attention à bien choisir le lestage !
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L'aspect

En plus de la façon de la présenter, l'aspect de l'offre lui même compte aussi beaucoup pour déclencher un poisson à l'abris dans son refuge. En nymphe, la règle générale consiste à choisir un modèle attisant l'agressivité de la truite, grâce par exemple à son aspect flashy et/ou brillant ! Les nymphes à billes tungstène très clinquantes (argent par exemple), au corps assez volumineux et comportant un bon tag fluo sont intéressantes...

Au toc, si l'on utilise des appâts naturels, il peut être judicieux de tester plusieurs d'entre eux car certains pourront se révéler plus efficaces que d'autres, sans qu'il soit forcément possible de l'anticiper.

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pêche cache
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Pour le moucheur, le choix de nymphes à forts signaux (billes oranges, tag...etc) est intéressant !
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Un matériel adapté

Dans cette approche et surtout en présence de la configuration 1 (abord de cache calme), il s'agit de "faire stationner" le montage durant quelques secondes devant la fenêtre de la truite. Or, lorsqu'un fort courant est proche de la zone calme, il risque d'entraîner trop vite la ligne loin de la zone de stimulation du poisson. Pour éviter cela, il convient de réduire au maximum la longueur de bannière immergée en présentant l'appât le plus possible "à l'aplomb" du scion. Une canne toc relativement longue est alors d'une aide précieuse !

A la mouche, la longueur de l'outil est relativement limitée (en général 11' soit 330 cm) mais on peut très bien compenser ce léger manque de contrôle par un choix judicieux d'approche, en optant par exemple pour le tandem sèche/nymphe. En effet, grâce à l'ancrage opérée par la sèche en surface, la nymphe a tout le temps de stationner dans un calme ou de suivre facilement un courant qui passera devant l'abri. Attention à bien relever la canne pour soustraire la bannière reliée à la sèche au courant de surface ! 

Bonne pêche des caches !

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pêche caches
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Au toc, le fait de soutenir le montage permet de le maintenir plus longtemps près des blocs

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