Les charlots à la Salmo Trek, part4 : bilan des courses

Salmo Trek

Une fois la ligne d’arrivée franchie, Simon et Pierre se dirigent directement vers la télécabine du col de Portet où les organisateurs les attendent. Nos deux compétiteurs sont passablement remontés au sujet du carton jaune dont ils viennent de prendre connaissance lors de la montée finale et qu’ils jugent injustifié. Les organisateurs parviennent à arrondir les angles et invitent les contestataires à déposer une réclamation via l’application, ce qui est fait dans la foulée. Cette dernière sera étudiée dans la soirée, juste avant la réception à Saint Lary...

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Au même moment, l'organisation demande aux compétiteurs si l’application a bien fonctionné car les premiers du classement auraient connu de gros soucis... Pierre, le désigné d’office pour gérer les nouvelles technologies devant le peu d’entrain manifesté par Simon, n’a pas connu de problème majeur. Le seul bémol serait le réseau trop faible sur le parcours, ou la mauvaise réception du smartphone, qui n’a pas permis aux photos de parvenir aux organisateurs en temps réel mais seulement le dernier jour à proximité de l’arrivée.

Aussi, le juge procède à des vérifications de certaines photos de captures sur le téléphone de Pierre, pour probablement éviter de potentielles tricheries. Nos deux compères apprendront plus tard que tricherie il y a eu, de la part de l'équipe qui invoquait justement des bugs de l’application. Au vu des questions posées et des vérifications effectuées, il semblerait que les soupçons soient déjà grands... L’équipe T&Cie ne comprendra cela que bien plus tard, lors de la remise des prix...

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Il est maintenant temps de regagner la vallée pour une douche régénératrice et de troquer les vêtements sales pour des habits propres afin d’être présentables et bien odorants lors de la réception qui suit. Ce repas conviant tous les compétiteurs, organisateurs, élus et personnalités locales, fut un agréable moment d’échange et de dégustation. Apéritif, entrée, plat et dessert, tout y était... un vrai bonheur après avoir ingurgité des plats lyophilisés pendant 3 jours. Mention spéciale pour le cassoulet qui était très réussi.

Simon et Pierre, après avoir été entendus, apprennent que leur carton jaune est logiquement annulé car aucun point du règlement ne peut le justifier. Cela ne change absolument rien au classement (un carton jaune représente 500 points de pénalité et l'écart avec l'équipe les précédant était supérieur) mais c’était une question de principe et même presque d’honneur. Surtout pour Pierre dont le nom était accolé au carton jaune sur l'écran de son téléphone... le déshonneur allait-il s’abattre sur sa famille ??? ses enfants auraient-ils compris pourquoi leur papa a été sanctionné d’un carton jaune lors d’une compétition de pêche ???

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La remise de prix s’effectue sans podium, point qui a légèrement déçu nos 2 pêcheurs. Les troisièmes sont simplement invités à se lever de table, ce que font les T&Cie boys. Il en va de même pour les seconds Morgan Favard et Mathieu Cabar, qui sont également copieusement applaudis par l’assistance.

Vient enfin le tour des premiers qui ont l’honneur d’être invités seuls sur la scène afin de recevoir le très généreux chèque de 4000€ promis aux vainqueurs. Hormis quelques lots spéciaux pour le plus gros poisson ou pour le plus jeune participant de l’épreuve, tout le monde a reçu la même chose, du second au dernier : un joli panier garni de leurres, équipements divers et de deux excellents produits locaux composés d’un fromage de brebis et d’un saucisson artisanal.

Mais l’ovation n’a pas lieu, les applaudissements se font plus discrets : le malaise est palpable, en lien avec la rumeur de tricherie qui s’est répandue au sein des compétiteurs durant la réception. Et au vu des photos postées par les vainqueurs (tous les participants qui ont téléchargé l’application ont accès à l'intégralité des poissons postées) il y a manifestement des truites qui ont été comptabilisées à plusieurs reprises... Et lorsque l’on enlève ces doublons et même triplons (quand on a honte de rien...), le classement n’est plus du tout le même.

Ces deux tricheurs seront finalement disqualifiés par l’organisation quelques jours après la remise des prix. C’est donc le duo brillant et intègre composé de Mathieu Cabar et de Morgan Favard qui remporte la compétition devant Pierre Gos et Simon Scodavolpe, vos rédacteurs préférés, qui finissent second à un peu moins de 500 points des premiers. De quoi regretter amèrement la lecture fumeuse du règlement et tout le temps perdu à la recherche de quelques ombles chevaliers rachitiques...

Si l'on en vient maintenant au bilan de cette Salmo Trek (qui n'engage que Pierre et Simon) :

Au sujet du parcours tout d'abord, ils ont un peu regretté sa longueur démesurée : officiellement 70km environ. Mais ce chiffre déjà exorbitant, ne comptabilise que la longueur théorique du parcours. Les compétiteurs l’ont largement dépassé lors des trajets intermédiaires, pour se rendre d’un spot de pêche à un autre, retourner sur ses pas pour revenir à un lac plus porteur, rejoindre une zone de bivouac, accomplir un aller-retour pour valider un point de passage...etc etc. Aussi, les 14km le long d’une route goudronnée et traversant des parkings n’étaient pas nécessaires. Finalement, les participants marchent beaucoup plus qu’ils ne pêchent (sauf s’ils ont la condition physique de Kilian Jornet, ce qui n’était pas le cas de nos deux compères).

Niveau organisation, aucune remarque désobligeante : hormis une erreur de positionnement d'un point de passage en début d'épreuve et une remise des prix "à l'américaine" pas très conviviale, l'encadrement et le règlement sont bien pensés et les moyens humains déployés sont suffisants... un immense merci à tous ceux qui de près ou de loin, font que cette épreuve existe !

En matière d'éthique et de philosophie cette fois, il est clair que la Salmo Trek ne fait pas l'unanimité : Simon en particulier, était assez circonspect au départ, tiraillé entre l'enthousiasme pour ce concept novateur hyper stimulant et l'influence de certains de ses amis que l'épreuve horripile... le grief pouvant se résumer en substance de la façon suivante : " des youtubeurs n'ont rien à foutre dans les territoires sauvages de la haute montagne"... bon, précisons aussi que la plupart de ces mêmes détracteurs se régalent d'aller secouer des saumons de fontaine héliportés à 2700m (coucou Yoyo), donc le cliché de la "high mountain wilderness"...  bof...

Ce qui a été observé durant ces 3 jours est de toute autre nature : Pierre et Simon n'ont assisté à strictement aucune incivilité, aucun déchet n'a été retrouvé sur leur chemin. Tous les pratiquants rencontrés se sont montrés très humbles et dignes du théâtre magistral de l'épreuve, l'immense majorité des compétiteurs étant même des randonneurs aguerris, ce qui est préférable vue la difficulté du parcours...

Vous l'avez compris, si les dates tombent bien en 2023, Truites & Cie sera de nouveau présent à la Salmo Trek !

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Pierre et Simon veulent remercier Nicolas Cadiou et Ultimate Fishing pour la grande qualité du matériel généreusement mis à leur disposition. Le poisson nageur Megabass Great Hunting 70 Flatside qui aura été le leurre permettant de comptabiliser toutes les farios du premier coup du soir. 

Le métal jig Duo Drag Metal Cast 15g qui s’est avéré d’une efficacité redoutable dès qu’il fallait pêcher profond et loin (il part comme un missile).

Le Sawamura One Up Shad 3 Rainbow Trout décida le plus gros omble. Le LS était monté sur une tête plombée Decoy SV 34. Un hameçon de grande qualité extrêmement piquant qui n'est ni trop fort, ni trop fin de fer. La forme de la tête lui permet d'être très polyvalente (darting, cranking verticale...).

Pierre utilise les poids de 3,5 à 7g et les tailles d'hameçon 1 et 1/0. La tresse YGK UPGRADE X4 en PE 0.6. Elle est un peu bruyante (c'est une 4 brins) mais sa résistance est hors du commun (et le bruit dans les anneaux, on s'en fiche un peu). Cette ligne résiste à l'abrasion de façon assez exceptionnelle. Sa coloration blanche et rose la rend très pratique lorsque l'on pêche ces vastes et profondes étendues d'eau que sont les lacs d'altitude.

En bas de ligne, c'est le fluorocarbone G-SOUL DFC en 6lb qui fût noué. Discret, résistant et conditionné dans de petites bobines de 30m, il est l'allié idéal du pêcheur randonneur qui ne peut pas trop s'encombrer.

Les anciens leurres qui avaient des hameçons au piquant émoussés ont été upgradés par les excellents Ryuki Treble Hook (après avoir écrasé les ardillons).

Ultimate

A propos de l'auteur

Simon est né dans le département du Gers et a découvert la pêche à l'âge de 10 ans. Bien qu'initialement éloigné des rivières pyrénéennes qui lui sont chères…
Comme ses aïeux, Pierre pêche depuis tout petit. A ses débuts, suivant la tradition locale pyrénéenne, il procède au toc. Mais dès le premier contact avec un lancer, il…