Nouvelles cibles à la mouche ou comment se diversifier pendant la pandémie !

pêche mouche

La pêche à la mouche est ma passion et elle est pour moi totalement indissociable des voyages. Mes articles précédents pour Truites et Cie sont tous disponibles dans la rubrique " Destination ". Les projets de voyage pour 2020 étaient encore une fois nombreux : truites en Nouvelle-Zélande, Steelhead en Colombie-Britanique, Peacock Bass en Colombie et mon pèlerinage annuel dans l’ouest des USA. En temps normal, au moins deux de ces projets auraient été menés à bien. Mais le moins que l’on puisse dire c’est que 2020 n’aura pas été une année normale et aucun de ces projets ne s’est réalisé.

La frustration apparue en mars au moment de l’ouverture de la pêche à la truite et au début du confinement s’est ensuite accrue avec la règle des 100 km post-confinement. Il faut savoir que je vis au bord du Bassin d’Arcachon ce qui est un privilège en de nombreux points mais les rivières à truites les plus proches de mon domicile se trouvent à 180 km à vol d’oiseau.

J’ai donc décidé pour gérer cette frustration de cibler les poissons qui peuplent les nombreux plans d’eau de ma région, mais canne à mouche en main pour ne pas me renier complètement…

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La carpe

C’est avec la carpe que j’ai débuté la capture d’" autre chose qu’un salmonidé " avec une canne à mouche. Je dis bien avec une canne à mouche et non à la mouche, car leurrer un poisson avec une imitation de pain et après avoir amorcé un poste n’est pas exactement l’idée que je me fais de cette pêche.

Je dois cependant avouer avoir pris beaucoup de plaisir lors de cette sortie et lorsqu’on voit un poisson pesant entre 5 et 10 kg venir prendre votre imitation en surface, le battement cardiaque s’accélère quand même un petit peu. J’ai d’ailleurs trop anticipé mon premier ferrage malgré de nombreux ferrages retardés sur les grosses truites en eau lente et donc raté le premier poisson venu goûter à ma boule de poils de chevreuil. Ce petit réglage effectué j’ai ainsi attrapé quelques poissons à la défense sportive.

Je compte bien retourner essayer d’attraper quelques mastodontes mais peut-être en nymphe à vue avec des imitations de larves ou de petites écrevisses pour être un peu plus dans l’esprit de la pêche à la mouche.

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Les petits carnassiers

La Perche et le Black Bass ont été les cibles suivantes. Ces poissons sont bien représentés dans ma région.

Les perches sont nombreuses dans les grands lacs landais et du sud Gironde. Souvent présentes en grands bancs et parfois de très belle taille, le lac de Cazaux ayant la réputation d’abriter les plus grosses perches de France.

On trouve de bonnes densités de Black Bass dans de nombreux petits étangs mais on peut aussi les localiser dans des secteurs encombrés et peu profonds des grands lacs.

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C’est avec une petite sélection de streamers montés initialement pour la truite et quelques poppers que j’ai attaqué aux beaux jours la traque de ces poissons.

Le float tube s’est avéré bien utile pour localiser les bancs de perches. Les touches s’enchainaient lorsque je trouvais un banc de petits spécimens. Je trouve cette pêche vraiment ludique et surtout c’est un poisson magnifique même lorsqu’il est de taille modeste.

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Pour le black bass, que ce soit en wader ou en float tube, je me suis concentré sur les berges et en général ce sont les postes encombrés qui m’ont apporté le plus de touches. Les attaques étaient parfois vraiment violentes, notamment avec les poppers et les combats souvent spectaculaires avec les fameuses chandelles caractéristiques de ce carnassier venu d’outre-Atlantique.

J’ai ainsi enchainé quelques sorties de proximité pour de courtes durées passant parfois juste la première heure du jour au bord de l’eau en étant de retour à la maison pour le petit déjeuner quand le reste de la famille émergeait.

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Le brochet

J’ai gardé le meilleur pour la fin…

Il m’aura fallu un peu de temps pour me décider à aller tenter d’attraper Esox Lucius avec un fouet. Je doutais de mes chances de réussite, pensais que la densité n’était probablement pas assez forte et que j’aurais un réel handicap par rapport aux pêcheurs aux leurres.

Finalement, c’est en novembre dernier que je décidais d’accompagner mon ami Julien, pêcheur de carnassiers aux leurres, pour une sortie en float tube sur un petit étang de la région que nous savions correctement peuplé en brochets de toutes tailles. Mon idée était de ne pas lâcher la canne à mouche, quitte à rentrer bredouille, pour me donner une réelle chance de succès. J’ai eu assez rapidement la sensation d’une touche mais n’étais pas sûr que ce ne soit pas un des nombreux herbiers accrochés au passage de mon streamer. Peu après et juste avant l’arraché, un gros remous se formait à peine plus loin que le bout de mes palmes. Les premiers instants étaient bien encourageants, mais plus rien ne se produisit de toute la matinée. Pendant ce temps, Julien avait enchainé 3 ou 4 prises avec des leurres souples ce qui semblait confirmer mes craintes préalables. Je décidais pourtant, après la pause casse-croute, de continuer canne à mouche à la main. Cela faisait environ 15 mn que je palmais à nouveau et venais de lancer mon streamer contre la berge, lorsqu’ après avoir strippé ma ligne sur à peine un mètre je sentis un arrêt net. Je m’étais posé bien des questions sur la manière de ferrer en cas de touche mais l’instinct me fit tout simplement relever vivement ma canne et je compris tout de suite que je tenais enfin au bout de ma ligne ce brochet tant désiré. Le combat dura quelques minutes, ponctué de quelques sauts, et après avoir palmé jusqu’à la berge, j’échouais un poisson relativement maigre mais de plus de 90cm.

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Je n’en avais pas conscience dans l’instant mais je venais moi aussi de me faire ferrer. Depuis ce jour et jusqu’au moment où j’écris ces quelques lignes (nous sommes fin janvier, la fermeture approche) j’ai enchainé au moins une sortie par semaine pour essayer d’attraper un « grand bec » avec un streamer. Souvent en float tube, parfois du bord mais aussi en bateau et quelle que soit la météo puisque j’ai eu besoin - il y a peu - de la complicité d’un partenaire en Kayak pour casser la glace par endroit et me permettre de progresser avec ma bouée. J’ai attrapé en moyenne un à deux poissons par sortie. Je fais mes armes en période de faible activité, apprends à chaque fois et compte bien utiliser ces acquis lors des prochaines périodes plus fastes pour la pêche du brochet.

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Le matériel

Pour tous ces poissons je me suis lancé avec le matériel dont je disposais et qui n’était pas conçu pour la traque des carnassiers au fouet. Je possède un float tube pour la pêche en réservoir qui s’est vite avéré indispensable à défaut d’avoir un bateau. J’ai utilisé une canne 9’ # 8 qui est normalement destinée à la pêche du bar avec une soie flottante WF.

J’ai cherché dans mes nombreuses boites à mouches des nymphes et streamers à recycler. La plupart des montages étaient destinés à la truite et j’avais reçu de mes amis américains quelques montages pour le Peacock Bass dont le calibre correspondait à la pêche du brochet.

Par la suite et compte tenu de ma nouvelle addiction je me suis procuré des streamers spécifiques chez les Mouches Bernard, j’ai investi dans une soie Shooting Head plongeante et envisage de compléter mon équipement par un ensemble pour soie #10.

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Il faut dire que lors de 2 sorties en bateau avec mon ami guide Raphaël Janot j’ai pu voir le potentiel en gros poissons des lacs de ma région et compte bien arriver à capturer une « big mama » avec une canne à mouche.

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Je vous donne rendez-vous bientôt pour un article entièrement consacré à mon nouveau hobby. A moins que la COVID nous fiche la paix, qu’il n’y ait plus de confinements, de limites à 100 km ou 20 km pour les activités sportives et que l’on puisse à nouveau voyager librement.

A bientôt donc...

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A propos de l'auteur

Eric découvre la pêche à l’âge de 4 ans sur les épaules de son père le long des rives de l’Ariège et de la Garonne non loin de Toulouse, sa ville natale. Naît alors une…